Le Premier ministre nippon Junichiro Koizumi a rejeté lundi 10 avril la demande du nouveau chef de de l’opposition japonaise, Ichiro Ozawa, qui avait suggéré que les noms des criminels de guerre soient retirés de la liste des âmes honorées au sanctuaire patriotique du Yasukuni.
M. Ozawa avait proposé dimanche 9 avril de chasser du sanctuaire du Yasukuni, qui honore les Japonais morts pour la patrie, les 14 criminels de guerre condamnés par les Alliés à la fin de la Seconde guerre mondiale à la source des querelles sans fin entre Tokyo et ses voisins asiatiques.
Mais lundi, M. Koizumi a rejeté cette demande estimant, devant la presse, qu' »il n’appartient pas au gouvernement de prendre cette décision ».
Erigé en 1869, le sanctuaire shintoïste du Yasukuni, dans le centre de Tokyo, honore les âmes de 2,5 millions de Japonais morts dans des conflits armés depuis la Révolution Meiji. Les âmes des 14 « criminels de guerre de classe A », parmi lesquels le Premier ministre belliciste Hideki Tojo, y ont été ajoutées en 1978 avec l’accord tacite du gouvernement de l’époque.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2001, le Premier ministre libéral Junichiro Koizumi se rend chaque année en pèlerinage au Yasukuni, provoquant la fureur de la Chine et des deux Corées qui y voient une glorification du passé militariste nippon dont elles furent les victimes.
