Éternel acolyte du regretté Achod Schemavonian, Jean Chaghougian est un patriote discret et fidèle au poste. Hier comme aujourd’hui, il reste attaché au mot d’ordre qu’il a appris chez les scouts arméniens : « Toujours prêt ! ».
Né en 1931 à Paris, Jean grandit à Bagneux, où il suit très tôt des cours d’arménien. « Nous étions une dizaine et le prof venait faire cours chez un des élèves », se rappelle-t-il. Un « prof » qui n’était autre que le célèbre écrivain Nichan Béchiktachlian ! Plus tard, Jean entre chez les scouts, où il affinera son caractère, toujours disposé à donner un coup de main et à se lancer dans une nouvelle aventure. « Quand j’étais petit, j’ai découvert une photo de mon père en fédayin, avec un poignard », raconte Jean. « Je lui ai demandé ce que c’était et il m’a répondu en riant qu’il s’était déguisé. Mais ce poignard, nous l’avions à la maison ! J’ai toujours gardé cette photo dans ma poche et c’est en souvenir de lui que je me suis engagé dans le Mouvement Karabagh ». Suite au tremblement de terre de 1988, Jean intègre l’association Hay Djampa pour envoyer de l’aide humanitaire. Missionné à l’aéroport de Roissy, c’est là qu’il rencontre Achod pour la première fois et que naquit le célèbre duo. Tous deux, infatigables porte-drapeaux de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens, ils seront les moteurs de l’Association de Soutien aux Patriotes Arméniens (ASPA). En 2001, Jean rejoint les équipes du premier Phonéthon et prend en charge le service de mise sous plis des lettres de promesses de dons, une tâche qu’il accomplit toujours avec application. Aujourd’hui, Jean continue d’envoyer l’aide matérielle de l’ASPA, en duo avec la fille d’Achod, Véronique Schemavonian, qui a repris le flambeau. « Quand le dernier container est parti, j’avais encore 80 colis d’avance », assure-t-il. « Alors non, je ne laisse pas tomber. Je continue ! ».
Fonds Arménien de France
