Le président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré a réaffirmé jeudi que « la loi n’a pas à écrire l’histoire » en particulier « quelle interprétation donner aux rapports » entre la Turquie et l’Arménie.
Interrogé après la suspension de l’examen de la proposition de loi socialiste interdisant la négation du génocide arménien de 1915, M. Debré a estimé que désormais « il appartient, puisque nous n’avons pas eu le temps de l’examiner jusqu’au bout, au groupe socialiste, dans le cadre de sa niche parlementaire, de la réinscrire s’il le souhaite ».
Lors de l’émission « Questions d’info » pour LCP/Le Monde/France Inter, le président de l’Assemblée nationale a assuré « assumer ses responsabilités » en ayant « dirigé le débat ». « Nous avons hâté les débats » sur les deux autres propositions socialistes « pour pouvoir examiner la loi portant répression du génocide arménien ».
Sur le fond, Jean-Louis Debré a rappelé « (s)a position très claire: la loi n’écrit pas l’histoire, la loi est là pour fixer des normes, elle n’est là pas pour dire quel est le sens d’événements historiques ».
« Nous n’avons ni à écrire l’histoire de la France, ni à écrire l’histoire des relations entre les autres peuples », a martelé le député de l’Eure. « Ce n’est pas à la France de dire quelle interprétation on doit donner à ces rapports entre ces deux pays ».
Et de lancer: « Ne donnons pas par loi de la passion à quelque chose qui relève des conscience et du travail des historiens ».
Le président de l’Assemblée a « souhaité sur le génocide arménien, tel que défini par la loi que nous avons votée, qu’il y ait une commission internationale d’historiens à la fois arméniens, turcs, mais aussi de notoriété internationale, qui se penche sur l’ensemble des archives, et des événements de cette époque pour approcher la vérité ».