Jean-Paul Bret (P.S) et l’affaire Sirma Oran

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Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Le journal arménien de Turquie, Agos, a publié le 8 février 2008 une interview de Jean-Paul Bret, Maire PS de Villeurbanne, suite à « l’affaire » Sirma Oran Martz. Rappelons que cette dernière se présentait à Villeurbanne sur la liste des Verts alliés au PS, sans visiblement adhérer aux mêmes valeurs morales, puisqu’elle avait participé, en tant que Vice-Présidente d’une Association franco-turque, à la manifestation négationniste du 18 mars 2006 à Lyon. Cette manifestation de sinistre mémoire vit des centaines de Loups Gris, manifester violemment contre l’érection du mémorial du génocide arménien. Comme il est souligné en fin d’interview, les vrais obstacles se trouvent entre les démocrates et les négationnistes et non pas entre les Arméniens et les Turcs. Mais Sirma Oran fait semblant de ne pas le comprendre : en deuxième partie, vous trouverez la traduction de son interview publiée le même jour dans Agos, proposée par TE. La jeune femme a saisi la HALDE (haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) contre Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, soutenant qu’elle a été victime de discrimination à cause de ses origines turques… Du grand art en matière de désinformation.

“Ce qui compte, c’est la mentalité et pas l’identité”

Mr Jean-Paul Bret, Maire Socialiste de Villeurbanne, a parlé avec AGOS à propos des déclarations de Sýrma Oran qui affirme avoir été victime de pressions à cause de ses origines :

Jean-Paul Bret, devenu la cible des attaques, accusé d’être raciste, n’a commis qu’une seule faute : demander à un candidat de sa liste ce qu’il pensait des événements de 1915…

Pour les élections municipales à Lyon, les socialistes et les Verts proposent une liste commune. Sirma Oran Martz était la 4ème candidate sur la liste des Verts. Dans ses déclarations déjà parues dans notre journal, elle avait annoncé qu’elle avait été obligée de démissionner suite à des pressions subies à cause de ses origines. Le maire socialiste de la ville de Villeurbanne, ancien parlementaire – président du groupe France-Arménie – une des personnalités qui avait œuvré pour la reconnaissance de la loi en 2001 par le parlement Français sur le génocide arménien, Jean-Paul Bret a eu l’amabilité de partager avec nous ses analyses sur les récentes évolutions lors de notre conversation téléphonique.

“Lorsque j’ai constaté le candidature de Madame Oran Martz des Verts, j’ai dis aux membres du parti Les Verts qu’on devait faire attention à causes des attaques racistes (Nota CVAN : la manifestation négationniste du 18 mars 2006 à Lyon) qu’il y avait eu deux ans auparavant. Comme je me rappelais des événements du passé et que je ne souhaitais pas que les actions négationnistes se répètent, nous avons invité ce candidat à une réunion où les membres des partis Socialiste, Communiste et Verts étaient présents. Je tiens à préciser que nous étions très respectueux envers elle et que nous n’avons absolument pas exercé de pressions sur elle à cause de ses origines. Lorsque nous lui avons demandé de s’exprimer sur les événements de 1915, elle n’a pas pu montrer une position claire. Suite à son attitude, nous lui avons rappelé que cela pouvait causer des soucis à l’avenir, et qu’elle aurait une responsabilité très lourde car elle était la Présidente adjointe du Conseil des Associations des immigrés originaires de Turquie.

Par exemple, chaque 24 Avril, nous allons au Mémorial du génocide. Nous lui avons parlé de cet exemple et lui avons dit que dans le cas où elle ne nous rejoindrait pas cela provoquerait des conséquences politiques aux yeux des Arméniens habitant la région. Quelques jours après notre rencontre elle nous a fait part de sa décision de se retirer. Nous avons appris par la suite qu’elle avait participé à une manifestation négationniste le 18 Mars 2006 pour protester contre le Mémorial arménien, organisée par les associations turques en France. Alors que cette manifestation négationniste à laquelle les Loups Gris avaient participé, avait laissé des traces profondes dans l’histoire de la ville de Lyon. Le préfet avait regretté d’avoir autorisé une telle manifestation et de n’avoir pas su en deviner d’avance les conséquences. Personnellement, je suis content de me montrer prudent sur ce sujet.

Bien entendu, ce qui compte pour nous, ce n’est pas l’identité de cette dame mais c’est la mentalité et les valeurs communes des personnes qui se trouvent sur notre liste. Par exemple, si un ex-membre du Front National faisait partie de notre liste, je lui demanderais quelle est son évolution au sujet du racisme.

Comme je connais très bien l’attitude négationniste d’Ankara et les campagnes mènées grâce à ses ambassades, on ne peut pas me demander d’accepter que les candidats de ma liste se cachent derrière des ambiguïtés et ne clarifient pas leur attitude. Je crois qu’il est tout à fait naturel d’attendre que les personnes se présentant dans une liste commune, partagent les mêmes valeurs et qu’elles aient un comportement cohérent. Je ne peux pas tolérer qu’on détourne la vérité au nom du dialogue et qu’on insiste à créer des incertitudes historiques. Je tiens à préciser qu’à cause de ma position claire et nette sur ce sujet, je suis accusé de nationalisme et je suis devenu la cible d’insultes.

Movses Nisanyan, Conseiller municipal à la mairie de Villeurbanne, a précisé à ce sujet que les vrais obstacles se trouvaient entre les démocrates et les négationnistes et non entre les Arméniens et les Turcs. Il dit que ce genre d’attitudes inconséquentes est l’œuvre des nationalistes qui veulent détourner des questions fondamentales.

© Traduction S.C. pour le Collectif VAN – 25 février 2008 – 09:30 – www.collectifvan.org

Et voici, toujours dans Agos, l’interview de Sirma Oran, traduit par le site Turquie Europénne. :

Sýrma Oran saisit la HALDE

Özlem Ertan – Sebahat Erol

vendredi 22 février 2008 – 07:30

Fille du Prof. Dr. Baskýn Oran, Sýrma Oran, de nationalité française, qui s’était portée candidate aux élections municipales de Villeurbanne, banlieue de la Ville de Lyon, a saisi haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité contre Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, soutenant qu’elle a été victime de discrimination à cause de ses origines turques.

Interrogée par Agos, Sýrma Oran a déclaré que si cette organisation lui donne raison et estime qu’elle a été victime de discrimination, elle porterait l’affaire devant le tribunal. Elle a affirmé par ailleurs que si la HALDE ne se prononçait pas, elle n’hésiterait pas à porter l’affaire jusque devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Sýrma Oran répond à Jean-Paul Bret

Nous publions ici la réponse de Sýrma Oran à Jean-Paul Bret qui avait déclaré que celle-ci n’avait pas été appelée à une réunion à cause de ses origines turques mais à cause des « activités nationalistes » qui avaient eu lieu deux ans plus tôt à Lyon contre le mémorial arménien, et qu’après son retrait de la liste, ils avaient effectivement appris sa participation à la marche du 18 mars 2006 contre le mémorial dédié au génocide arménien :

« Je ne sais pas de quoi parle M. Bret quand il évoque des activités nationalistes. S’il parle de la marche du 18 mars, je dois dire avec fermeté que lorsque M. Bret a commencé son interrogatoire avec moi, il ne savait pas que j’avais participé à cet événement, qu’il a utilisé plus tard, pour justifier ses agissements.

La marche du 18 mars n’était pas une manifestation nationaliste ni négationniste. C’était un événement destiné à montrer le ras-le-bol des Turcs vivant à Lyon et dans ses environs. C’est le dixème « mémorial du génocide arménien » dans notre région, alors qu’il n’y en a pas un seul à la mémoire de la Shoah. De plus, voici ce qui est écrit sur le monument : « À la mémoire des Arméniens tués lors du génocide de 1915 par les Jeunes Turcs ». Vous admettrez que ce n’est pas innocent de choisir l’expression « Jeunes Turcs » plutôt qu’« Ottomans » ou « Union et Progrès ». Les associations turques d’ici ont demandé maintes fois au maire de Lyon Gérard Collomb de « cesser de nous montrer du doigt », ils n’ont jamais pu se faire entendre.

D’autre part, les « Loups gris » n’ont pas participé à cette marche, il faut que ce soit clair ; il y avait des militants isolés. Mais depuis le début, cette marche a été manipulée par la partie adverse. Quant aux médias, ils ont complètement déformé cet événement. Lorsque j’ai vu les provocations des jeunes Arméniens, j’ai craint que cette histoire ne se termine par des morts. Ils ont commencé à nous jeter des pierres et des bouteilles. Les personnes qui assistaient à cette marche de l’extérieur nous traitaient de « nazis » et de « mi-homme mi-singe ».

Ici, si vous êtes turc, vous êtes forcément négationniste. Vous n’avez pas le droit d’ouvrir la bouche. Par exemple, moi, je suis présidente d’une association qui lutte pour l’insertion sociale des femmes seules et plus généralement de l’intégration des femmes (qui ont du mal à s’intégrer). C’est une association apolitique et a-cultuelle. Le fait que cette association qui mène des activités sociales et culturelles ne se soit pas penchée sur le sujet du génocide suffit aux Arméniens d’ici à la cataloguer comme « négationniste ». Le terme de « négationniste » s’utilise en réalité en France pour les fanatiques du FN qui affirment qu’« il n’y a jamais eu de génocide juif » [1]. Ce qui leur permet de nous cataloguer comme à la fois « enfants de nazis » et ultra-nationalistes du FN. Les personnes et les lois obsédées par le génocide arménien empêchent le dialogue des deux côtés. C’est vraiment dommage ! »

Source : « Agos », 8 février 2008.

Traduction pour TE : Sebahat Erol.

raffi
Author: raffi

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