L’Azerbaïdjan a mis en garde samedi la Russie, la France et les Etats-Unis qu’il ignorerait leur opposition à la résolution votée la veille par l’ONU pour traiter du différend territorial du Nagorny Karabakh.
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté vendredi une résolution qui reconnaît l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et demande le retrait « immédiat, complet et inconditionnel » de toutes les forces arméniennes du Nagorny Karabakh.
Les Etats-Unis, la Russie et la France notamment, qui coprésident le « groupe de Minsk » chargé de trouver un règlement du conflit du Nagorny Karabakh, ont voté contre cette résolution.
Ces trois pays « se sont retrouvés dans une situation difficile » lorsque la résolution a été adoptée, a estimé samedi devant la presse le vice-ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Araz Azimov.
« La résolution de l’ONU est un message sérieux à l’Arménie et un avertissement pour les coprésidents » du groupe de Minsk, a-t-il estimé.
« Nous allons coopérer avec eux sur la base de la position soutenue au niveau de l’Assemblée générale de l’ONU », c’est-à-dire l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, a-t-il poursuivi.
Le ministre arménien des Affaires étrangères Vardan Oskanian a pour sa part souligné que « l’écrasante majorité des pays » avaient « rejeté une approche unilatérale » concernant le règlement du conflit.
Il a appelé l’Azerbaïdjan à « revenir à la table des négociations » et « régler la question en faisant des concessions réciproques ».
Trente-neuf Etats ont voté vendredi en faveur de la résolution présentée par Bakou, qui réaffirme notamment « le respect et le soutien (de l’assemblée de l’ONU) pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaidjan ».
Sept Etats, dont la Russie, les Etats-Unis et la France, ont voté contre et 100 ont choisi l’abstention. L’Assemblée générale de l’ONU compte 192 Etats.
La Russie a défendu samedi sa position dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
« La résolution ne contient que quelques principes de base qui correspondent seulement aux intérêts de l’Azerbaïdjan », souligne ce texte.
Les séparatistes arméniens ont pris le contrôle du Nagorny Karabakh à l’issue d’un conflit armé au début des années 1990, qui a fait près de 30.000 morts. Un cessez-le-feu a été signé en 1994 mais l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le statut de la région et les accrochages y sont fréquents.