Par Anna Saghabalian
Traduction GM – commentaires
Les menaces à peine voilées des dirigeants azéris sur la reprise des hostilités et l’autodétermination rejetée d’avance par Aliev, contredisent les propos optimistes des médiateurs. Qui va assurer la sécurité du Haut-Karabakh lorsqu’il la zone de sécurité (la ceinture de districts azéris) n’existera plus
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Les médiateurs internationaux ont affirmé jeudi avoir fait de nouveaux progrès vers la résolution du conflit du Haut-Karabakh, mais ont indiqué qu’aucun accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne sera signé avant la prochaine élection présidentielle en Arménie.
Les coprésidents américain, français et russe du Groupe de Minsk de l’OSCE ont tenu une conférence de presse conjointe à Erevan après plusieurs jours de nouvelles négociations avec les dirigeants de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie et du Karabakh. Ils termineront leurs navettes diplomatiques vendredi avec une réunion de suivi à Bakou avec le Président Ilham Aliev.
« Je pense que nous sommes d’accord que les deux Présidents [arménien et azéri] vont dans la même direction et ont une vision commune de ce à quoi un accord sur les principes de base peut ressembler », a déclaré Matthew Bryza, le coprésident américain du groupe de Minsk. « Et je pense que les deux présidents se rendrent compte de ce que leur homologue tente et avance. »
Bryza avait indiqué en octobre dernier que la troïka de la médiation espérait qu’Aliev et son homologue arménien Robert Kotcharian aboutiraient à un « gentlemen’s agreement » verbal sur les principes fondamentaux d’un règlement du Karabakh avant l’élection arménienne prévue pour le 19 février.
Mais le diplomate américain a fait valoir jeudi, il n’est pas nécessaire de mettre un « échéancier artificiel » pour un tel accord maintenant, car Aliev et Kotcharian ont prouvé leur attachement à un compromis mutuel et ont besoin de plus de temps pour préciser « chaque phrase, chaque mot, chaque lettre » dans le cadre de paix proposé formellement à eux en novembre dernier. « Nous avons l’impression qu’ils essaient de terminer le processus le plus tôt possible », a-t-il ajouté.
Pour Bernard Fassier, le négociateur en chef français, cela implique qu’une telle opération est peu susceptible d’être officialisée avant l’élection présidentielle en Azerbaïdjan de cet automne. « Si la réponse définitive des intéressés sur l’ensemble des propositions [du Groupe de Minsk] arrive avant les élections présidentielles arméniennes, ce serait merveilleux », a-t-il indiqué. « Si cela arrive pendant les élections arméniennes ou azéries, qui sera tout aussi merveilleux. Si cela se produit après les élections présidentielles d’Azerbaïdjan, ce sera formidable aussi. »
Le Groupe de Minsk appelle à un plan par étapes pour résoudre le conflit, plan qui commencerait par la libération des districts occupés par les Arméniens qui entourent le territoire contesté et le rétablissement des liens économiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Le Karabakh resterait sous contrôle arménien au moins jusqu’au référendum d’autodétermination qui permettrait de déterminer le statut final du territoire, la principale pomme de discorde.
Les dirigeants du Haut-Karabakh, et notamment l’ancien Président Arkady Ghoukasian de la région contestée, ont exprimé de sérieux doutes quant à la formule de paix proposée. Le successeur de Ghoukasian, Bako Sahakian, qui a reçu les médiateurs à Stépanakert mercredi, n’a pas encore fait de déclaration.
Les médiateurs n’ont pas donné de détails de leurs entretiens dans la capitale du Karabakh, seul Fassier a indiqué seulement qu’ils ont écouté avec plaisir les déclarations « raisonnables et pragmatiques » des dirigeants du Haut-Karabakh.
Anna Saghabalian
source: armenialiberty
Traduction : http://eafjd.eu
