Le président arménien Robert Kotcharian a mis en garde mercredi les banques arméniennes contre toute tentation de s’engager dans des « transactions secrètes » qui pourraient selon lui être à l’origine des fluctuations du dram enregistrées la semaine dernière sur le marché des changes. « Nous allons faire preuve de fermeté sur ce point », aurait fait savoir le président arménien aux dirigeants d’une vingtaine de banques réunis dans son bureau, en citant des rapports selon lesquels certaines banques se seraient livrées à des transactions par le biais de bureaux de change. Sans donner de nom, M. Kotcharian a indiqué que toute banque dont l’implication dans de telles transactions sera établie s’exposerait à de « graves conséquences ».
Le dram avait brusquement perdu 10% de sa valeur jeudi dernier après s’être renforcé une année durant par rapport au dollar et à l’euro aux effets dramatiques pour l’économie arménienne. La monnaie arménienne devait se ressaisir dans la journée, en se stabilisant au taux de 460 drams pour un dollar, après que la Banque centrale arménienne eut annoncé des mesures urgentes pour assurer la « légalité des transactions aux bureaux de change ».
Dans un bref communiqué mercredi la Banque centrale avait indiqué qu’elle ne recourrait à aucune intervention monétaire pour stabiliser le dram, ce qui démontre selon elle le « caractère artificiel de ce qui s’est produit sur le marché financier ».
La Banque centrale et le gouvernement arméniens attribuent le renforcement du dram à l’accroissement des devises envoyées par les Arméniens travaillant à l’étranger, qui injectent des millions de dollars sur le marché monétaire. Une explication rejetée par les milieux de l’opposition, qui dénoncent pour leur part une conspiration au plus haut niveau au seul bénéfice des grands importateurs de produits de première nécessité, la hausse du dram pesant en revanche lourdement sur les exportations nationales.
