Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a appelé mercredi Téhéran à « désamorcer » la crise avec la Turquie sur la question des rebelles kurdes et demandé à l’Iran son appui à la conférence d’Istanbul sur la sécurité de l’Irak.
« Le Premier ministre a appelé l’Iran à désamorcer la crise entre la Turquie et le PKK à la frontière (de l’Irak) et à apporter son plein soutien lors de la conférence d’Istanbul » en fin de semaine, selon un communiqué du bureau de M. Maliki publié à l’occasion de la visite à Bagdad du chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki.
Cette visite intervient en pleine tension entre la Turquie et l’Irak, Ankara menaçant de lancer une attaque dans le nord de l’Irak contre des bases arrière des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les chefs de la diplomatie des pays voisins de l’Irak et des membres permanents du Conseil de sécurité doivent se retrouver de jeudi soir à samedi à Ankara pour parler de la situation en Irak.
Le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari avait estimé peu auparavant que la conférence d’Istanbul devait se concentrer sur la sécurité de l’Irak et ne pas se laisser distraire par la tension à la frontière avec la Turquie.
« La conférence d’Istanbul doit se concentrer sur la sécurité et la stabilité en Irak et ne pas se laisser distraire par la tension à la frontière entre l’Irak et la Turquie, et par les opérations terroristes du PKK », a-t-il dit lors d’une conférence presse commune avec M. Mottaki.
Le ministre iranien a lui aussi souhaité que cette rencontre se concentre sur « la sécurité en Irak ».
La conférence est organisée dans le cadre des efforts lancés en mai pour tenter de trouver des solutions régionales aux problèmes de l’Irak, notamment celui du contrôle de ses frontières et des réfugiés. Mais la menace d’une incursion turque dans le nord de l’Irak devrait mobiliser l’attention des responsables.
Pour sa part, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé mardi soir le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, d’offrir un sanctuaire aux rebelles kurdes de Turquie.
« Ce qu’ils (les hommes de Barzani) font là bas s’appelle tout simplement un recel pour l’organisation terroriste », en l’occurrence le PKK, a déclaré M. Erdogan à des journalistes lors d’une réception au palais présidentiel à l’occasion du 84e anniversaire de la République turque.
De son côté, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice doit s’entretenir avec le président turc Abdullah Gül et M. Erdogan à Ankara, avant d’assister à la conférence d’Istanbul.