Le 13 octobre 2006, le Conseil national de la télévision et de la radio a décidé d’interrompre, à partir du 1er janvier 2007, la diffusion de la BBC, Voice of America et Radio Liberty / Radio Free Europe en Azerbaïdjan. Leurs émissions sont actuellement retransmises par les radios Antenn, ANS et par la Radio d’Etat azérie. En plus des radios, cette interdiction concerne également la chaîne de télévision Voice of America.
« Nous appelons le gouvernement azéri à ne pas mettre en oeuvre cette décision dirigée contre les médias internationaux dont il semble craindre l’indépendance. Le Conseil national de la télévision et de la radio est malheureusement sous le contrôle des autorités politiques qui entendent limiter, par la décision du 13 octobre, l’influence des médias étrangers, et plus particulièrement occidentaux. Elle ne concerne pas les chaînes russes (ORT, RTR) et turques (TRT, STV), moins critiques du gouvernement azéri », a déclaré Reporters sans frontières.
D’après les autorités azéries, les médias concernés ne possèdent pas la licence nécessaire pour diffuser leurs émissions. L’article 14 de la loi sur les chaînes de télévision et les radios stipule qu’une licence est nécessaire seulement si le média diffuse tous ses programmes, ce qui n’est pas le cas des radios et de la chaîne de télévision concernées. Elles diffusent chacune seulement 30 à 45 minutes par jour.
Firdevs Robinson, rédactrice en chef au bureau Asie centrale et Caucause à la BBC, affirme que sa radio diffuse en Azerbaïdjan depuis le milieu des années 1990, et n’a jamais eu besoin de sa propre licence. « Nous respectons la loi azérie et nous efforcerons de remplir nos obligations légales. Nous espérons que la mise en oeuvre de cette décision n’entraînera pas l’interruption de nos programmes. Dans le cas inverse, cela pourrait être perçu comme un nouvel exemple de pression à l’encontre des médias indépendants en Azerbaïdjan, » a-t-elle déclaré à RSF.
D’autres actes de répression contre les défenseurs de la liberté de la presse ont été enregistrés pendant ces dernières semaines. Emin Husseynov, directeur de l’Institute for Reporter Freedom and Safety, qui s’est engagé en faveur du journaliste satirique Sakit Zahidov, a été averti de « ne pas être aussi actif ».
