Le commissaire européen à l’Elargissement Olli Rehn a appelé lundi le gouvernement turc à entreprendre des réformes « rapides » principalement pour améliorer la liberté d’expression, après toute l’énergie dépensée par Ankara sur la question du voile.
« Récemment, le gouvernement a concentré son attention sur la question du voile », a noté M. Rehn au cours d’une conférence au Parlement européen, sans prendre position sur la décision d’autoriser le port du voile dans les universités turques. « Dans ce domaine, des traditions très diverses existent dans l’UE. La société civile et les acteurs politiques turcs avaient besoin de leur propre débat et de leur propre conclusion », a-t-il estimé.
Maintenant que ce débat est tranché, « la Turquie doit faire des progrès rapides dans les réformes améliorant les libertés fondamentales et mettre en place un calendrier clair et crédible pour les mois à venir », a poursuivi le commissaire, estimant qu’il y avait « certains signes » montrant qu’Ankara voulait « sérieusement relever ce défi ».
Dans son rapport annuel sur les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, la Commission avait déjà regretté une année 2007 marquée par des « progrès limités » et réclamé des réformes « urgentes », notamment en matière de liberté d’expression. « Nous savons tous que la liberté d’expression est un domaine dans lequel les réformes sont très en retard », a répété M. Rehn lundi.
Il a exprimé l’espoir que la révision annoncée de l’article 301 du Code pénal turc, base des poursuites contre de nombreux intellectuels pour atteinte à l’identité de la Turquie, permette de « ne plus laisser de place à une interprétation abusive par les procureurs et les juges ». La Turquie a commencé en octobre 2005 des négociations d’adhésion à l’UE, qui pourraient durer au moins dix ou quinze ans.