La conférence intitulée « Nouvelles approches des relations arméno turques » a débuté à Istanbul

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Quelque 70 universitaires turcs et internationaux se sont réunis mercredi à Istanbul pour confronter trois jours durant leurs opinions sur le caractère génocidaire -ou non- des massacres d’Arméniens commis en Anatolie sous l’empire ottoman.

Programme de la conférence en anglais

Dominée en nombre par les tenants de la position officielle de l’Etat turc qui récuse le terme de génocide, la conférence, organisée par l’université publique d’Istanbul, a néanmoins offert la parole, de manière inhabituelle en Turquie, aux historiens favorables à une qualification des évènements de 1915 en génocide . Parmi ces derniers se trouvent Yair Auron, Hilmar Kaiser, Ara Sarafian, Israel W Charny, Bogos Levon Zekiyan. De même Hrant Dink a annoncé sa participation à une table ronde.

Selon le recteur de l’université d’Istanbul Mesut Parlak cette conférence se voulait être une réponse à la conférence organisé dans l’université de Bilgi à Istanbul également en septembre dernier. Le recteur a d’ailleurs ouvertement condamné dans la presse turque « les pressions de la diaspora arménienne visant à bloquer la conférence » qui aurait poussé « cinq académiciens à renoncer à leur participation ».

Abdullah Gul : « La Turquie en paix avec son passé »

Dans une lettre adressée aux conférenciers le ministre turc des Affaires étrangères turc Abdullah Gul a déclaré que la « Turquie est en paix avec son passé. Il n’y a aucune page dans notre histoire dont nous devons avoir honte ». Pour le ministre beaucoup de conférences et colloques se sont tenus en Turquie récemment sur les « allégations arméniennes sans fondement ». Abdullah Gul a ajouté « il y a eu une augmentation en nombre de recherches scientifiques, d’articles et de livres édités au sujet de la dernière période de l’empire ottoman et de la question arménienne. Grâce aux études en question, nous avons l’occasion de voir les faits et de faire entendre la voix de la vérité contre les publications lancées par les Arméniens de diaspora » ajoutant « en outre, nous léguons des données détaillées à de prochaines générations sur l’histoire turque. Je voudrais souligner que le nombre de publications impartiales aux Etats-Unis et en Europe de cette question augmente. Des mesures sérieuses sont prises pour rendre public les faits ». Gul a réitéré ses déclarations selon lesquelles les archives ottomanes et de la période républicaine étaient ouvertes à tous les chercheurs. Il a demandé instamment que non seulement les archives turques mais également toutes les archives qui jetteront la lumière sur cette période spécifique de l’histoire soient ouvertes aux chercheurs. « Nous avions proposé l’année dernière au gouvernement arménien de former une commission pour examiner des épisodes controversés des relations Turco Arméniennes. Cependant, nous n’avons pas encore une réponse positive de la partie arménienne » a-t-il indiqué.

Début des interventions

Le recteur de l’université le professeur Mesut Parlak de l’université d’Istanbul a déclaré: « un génocide est un crime contre l’humanité. Une accusation si lourde doit avoir une base juridique. La définition en droit international du mot génocide a été adopté en 1948, et ne couvre pas des incidents passés. Par conséquent, il est impossible et illégal de qualifier les incidents de 1915 comme un génocide ».

Evoquant le but de la conférence, le professeur Safak Ural de l’université d’Istanbul, qui a également aidé à organiser la conférence, a déclaré « si nous ne pouvons pas expliquer le problème des relations Turco Arméniennes à nos propres citoyens, alors nous ne pourrons l’expliquer à quiconque. Et afin de l’expliquer, nous devons discuter de chaque angle de la question. C’est possible seulement en recueillant des points de vue différents sur une plateforme, et en approchant la discussion dans le cadre de certains critères objectifs ».

Yair Auron « c’est un génocide »

Détaillant les références aux massacres d’Arméniens puisées dans les archives de la communauté juive de Palestine au temps de la domination ottomane, le chercheur israélien Yair Auron a ainsi évoqué sans ambages un génocide et appelé les Turcs à s’interroger sur leur histoire.

« Toutes les sociétés civiles doivent faire face à leur passé, notamment aux pages sombres de ce passé », a-t-il affirmé devant une assistance fournie.

La présence, sur les présentoirs disposés à l’entrée de la salle de conférence, de livres exposant les thèses arméniennes, a également fait sensation.

La plupart des intervenants de la conférence de l’université de Bilgi, de même que de nombreux historiens internationaux, n’ont pas donné suite aux invitations de l’université d’Istanbul.

raffi
Author: raffi

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