La destruction de l’église saint Jean-Baptiste de Chouchi,

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Le 8 octobre 2020, au 11ème jour de l’agression azérie contre la République d’Artsakh, selon un mode opératoire traditionnel bien rôdé, cent ans après le sac et le pogrom anti-arménien de Chouchi, Ilham Aliev a fait bombarder la cathédrale du Saint Sauveur de Tous, le symbole de la ville de Chouchi. L’attaque s’est fait en deux étapes, ce qui exclut tout caractère « involontaire » ou « accidentel » d’un acte qui relève tout simplement du crime de guerre et du crime culturel.
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A quelques centaines de mètres de là, indissociable du sanctuaire, de taille plus modeste mais tout aussi représentative de la capitale historique de l’Artsakh, se tenait l’église Saint Jean-Baptiste, également appelée Կանաչ Ժամ [Ganatch Jam], « l’église verte », en raison de la couleur de sa coupole centrale.
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Après le bombardement de la cathédrale de Chouchi, ce sanctuaire a été la deuxième cible d’une politique délibérée de destruction et de travestissement de l’héritage arménien dans les régions désormais occupées. Cet État qui avait déjà impunément détruit l’immense nécropole de l’Ancienne-Djugha au Nakhitchevan, l’ensemble des monuments arméniens de cette région, des centaines, voire des milliers d’autres éléments du patrimoine arménien dans les autres régions usurpées et occupées par l’Azerbaïdjan (le Gantzag, l’Oudik, le Paydagaran), mais aussi à Bakou, sa capitale, peut désormais donner libre cours à sa haine et à sa rage de destruction de toute trace arménienne.
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Une première photo-satellite [Google-earth] permet de constater la destruction du sanctuaire dès le 15 février 2021. D’autres photographies de mauvaise qualité ont ensuite confirmé cette destruction. Deux photographies plus récentes circulant sur Internet présentent deux soldats azéris posant sans complexe devant « l’œuvre » de leurs camarades. Une étude serrée de la chronologie de l’agression des azéris atteste que cette destruction n’a pas pu être « accidentelle ». On peut d’ailleurs s’interroger sur les motifs de cette destruction volontaire d’un édifice abusivement présenté par eux comme un sanctuaire orthodoxe russe que les Arméniens auraient usurpé. En réalité, quelques « historiens de l’art » azéris ont sciemment confondu cet édifice avec l’église « greco-russe » saint Georges. Transformée en silo à grain puis en maison de la culture, l’église a été détruite dans les années 70 pour, selon une pratique très courante en Turquie et en Azerbaïdjan, permettre « des aménagements urbains ». Plusieurs dizaines de pierres tombales portant des inscriptions en russe ont alors été prélevées dans la cour de cette église pour servir à la construction du bâtiment du Comité régional du Parti communiste.
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Les azéris auraient-ils pris le risque de détruire l’église Saint Jean-Baptiste si celle-ci avait véritablement été russe ? On peut en douter.
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Comme l’indique une inscription lapidaire, l’église actuelle a été bâtie en 1818 dans le quartier dit « Gharapaghtsots » [des Karabakhtsi] sur l’emplacement d’un sanctuaire plus ancien construit en bois. Plus tardif, le portique-clocher élevé en 1847 perpétue le souvenir du donateur, en certain Sdépan Papayan et de son frère défunt Mgrditch.
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Pendant une longue période de l’occupation azérie, le sanctuaire a servi de « hall d’accueil » pour les curistes venus à Chouchi pour prendre les eaux. De ce fait, l’église avait été très endommagée par d’importantes « transformations ». Sa restauration entamée après la libération de la ville avait permis sa re-consécration en 1995.
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Nous restaurerons un jour l’église Saint Jean-Baptiste, comme nous reconstruirons également le Très Saint Sauveur de Tous. Que personne n’en doute.

Sahag Sukiasyan
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La rédaction
Author: La rédaction

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