Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a souligné que la discrimination sexuelle restait une menace pour la société plus grande que la discrimination raciale, a rapporté mercredi le quotidien local Today’s Zaman sur son site internet.
M. Erdogan a tenu ces propos lors d’une réunion du groupe parlementaire de son parti, le Parti de la justice et du développement (parti AK, au pouvoir), dans la capitale turque Ankara, à l’approche de la Journée internationale de la femme le 8 mars.
« C’est une grande tristesse pour nous de voir que chaque fois que l’on parle des femmes, la violence est également dans la discussion. La violence, toute forme de violence, est liée à l’ ignorance, et il n’y a pas de place pour elle dans notre monde (..) « , a déclaré M. Erdogan, cité par le journal.
« La discrimination sexuelle contre les femmes et les filles ne peut émaner que d’une tradition d’ignorance. La discrimination contre les femmes est pire que le racisme, elle est plus menaçante et elle découle d’une compréhension primitive de la vie », a-t-il ajouté.
Le reportage indique que des milliers de femmes ont besoin d’ abris pour les protéger des violences domestiques, tandis que 17 abris de ce type sont actuellement entretenus par les Services sociaux et l’Agence de la protection de l’enfance, pour aider les femmes et les enfants exposés à la violence domestique.
Au cours des 17 dernières années, au moins 6 000 femmes et 4 600 enfants ont trouvé refuge dans ces abris. Les femmes victimes de mariages forcés, chassées de leur famille pour être tombées enceintes hors-mariage, ou victimes de violences physiques, sexuelles, émotionnelles, économiques ou autres, ainsi que les victimes potentielles de « crimes d’honneur » peuvent trouver refuge dans ces abris.
Selon un rapport des refuges pour femmes en Turquie, 68% des femmes du pays ont été victimes de violences domestiques au moins une fois dans leur vie, tandis qu’une étude de 1995 menée auprès de femmes résidant dans les quartiers les plus pauvres d’Ankara révèle que 97% d’entre elles ont été victimes de violences de la part de leur mari.
