Le site Udi.az de la pseudo « Eglise apostolique albanienne » d’Azerbaïdjan rapporte la récente visite d’Aliev dans le village de Nij situé dans le nord du pays : « Le 15 mai, le président de la République d’Azerbaïdjan Ilham Aliev, la Première Dame, Mehriban Alieva, et leur fille, Leyla Alieva, ont visité l’église albanaise de la Bienheureuse Vierge Marie dans le village de Nij de la région de Gabala ».
Pour rappel, Nij [Նիջ] est une localité du nord de l’Azerbaïdjan autrefois habitée par une importante population arméno-oudie. Les membres des deux communautés y ont vécu durant des siècles en pleine fraternité partageant trois églises de rite arménien. A partir de 1991, après que les Arméniens aient été chassés du village, les quelques dizaines de familles oudies chrétiennes qui y demeuraient ont modifié leurs noms de famille qui se terminaient en « yan » pour ne pas être assimilés aux Arméniens et pourchassés tandis que de nombreuses autres quittaient l’Azerbaïdjan pour trouver refuge en Géorgie, en Russie et en Arménie. Les autres villages et hameaux des alentours sont pour l’essentiel peuplés d’Oudis musulmans.
L’une des trois églises du village de Nij, celle du quartier du Haut [Վերին թաղ]ք dédiée à la Sainte Mère de Dieu qui était à l’abandon et ruinée a été récemment restaurée par la « Fondation Aliev ». Après avoir été entièrement dépouillée de ses fresques et inscriptions en langue arménienne, l’église de la Sainte Mère de Dieu a été livrée au petit groupe de sectataires se présentant comme les héritiers de « l’Église albanienne ». Les deux principaux propagandistes de cette officine qui compte quelques dizaines de membres sont Robert Mobili (Mobilyan jusque dans les années 1990) et Raffik Tanakari, auto-proclamé « prédicateur » sans aucune formation religieuse ni ordination.
La rénovation de ce sanctuaire et sa transformation en « parc d’attraction » – une nouvelle découverte alievienne – permet aujourd’hui à la propagande de ce grand démocrate et humaniste de présenter cette réalisation comme l’expression de la désormais légendaire « tolérance azerbaïdjanaise ».
Sahag Sukiasyan