La France est prête à livrer des armes à l’Arménie pour aider l’État du Caucase du Sud à contrer les menaces qui pèsent sur son intégrité territoriale, a déclaré la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, lors d’une visite à Erevan mardi 3 octobre, en fin de journée.
« La France a donné son accord à la conclusion de futurs contrats avec l’Arménie qui permettront la livraison d’équipements militaires à l’Arménie afin qu’elle puisse assurer sa défense », a déclaré Mme Colonna lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue arménien Ararat Mirzoyan.
Elle a refusé de donner des précisions sur ces contrats, se contentant de dire « qu’il y a des choses qui ont déjà été convenues entre l’Arménie et la France et qui sont en cours ».
Le gouvernement français a condamné l’offensive militaire menée par l’Azerbaïdjan les 19 et 20 septembre dans le Haut-Karabagh, qui a ouvert la voie à la restauration du contrôle azerbaïdjanais sur la région et déplacé la quasi-totalité de sa population d’origine arménienne. Le président Emmanuel Macron a suggéré la semaine dernière que Bakou pourrait maintenant attaquer l’Arménie également.
Le ministre français de la défense, Sébastien Lecornu, a déclaré ensuite que la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Arménie étaient un « objectif absolu pour nous ». M. Lecornu n’a pas exclu les livraisons d’armes ou d’autres formes d’aide militaire à l’Arménie, affirmant que Paris examinait déjà les « besoins » d’Erevan en matière de défense.
A l’issue des entretiens avec M. Mirzoyan et le Premier ministre Nikol Pachinian, C. Colonna a souligné que l’Azerbaïdjan s’est « continuellement armé pour agir », grâce à ses revenus pétroliers et à l’aide militaire de la Turquie.
Paris a également proposé à l’Union européenne d’étendre sa mission de surveillance le long de la frontière arménienne avec l’Azerbaïdjan et d’aider Erevan grâce à un fonds spécial destiné à renforcer les capacités de défense des partenaires de l’UE.
Le président du parlement arménien, Alen Simonian, a révélé en juillet que le gouvernement arménien avait demandé une « assistance technique » à la Facilité européenne de soutien à la paix (EPF), mais que Bruxelles l’avait refusée.
M. Colonna a fait état de livraisons d’armes françaises dans un contexte de tensions croissantes entre l’Arménie et la Russie, son allié de longue date, qui remettent en question son appartenance à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dirigée par la Russie. M. Mirzoyan a insisté sur le fait que Paris ne faisait pas pression sur Erevan pour qu’il quitte l’OTSC en échange de cette aide.
La Russie est depuis longtemps le principal fournisseur de matériel militaire et de munitions de l’Arménie.
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