La France a intensifié mardi ses critiques à l’égard du blocus imposé par l’Azerbaïdjan sur le corridor de Latchine. La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a déclaré que ce blocus visait à contraindre les Arméniens du Karabakh à quitter leur patrie.
« La stratégie d’étouffement, qui vise à provoquer un exode massif des Arméniens du Haut-Karabakh, est illégale, comme l’a établi la Cour internationale de justice, et elle est également immorale », a déclaré Mme Colonna lors d’une conférence annuelle des ambassadeurs français qui s’est tenue à Paris.
Elle a ajouté que la France recherchait une « paix juste et durable » entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui permettrait à la population arménienne du Karabakh de continuer à y vivre et garantirait « le respect de ses droits, de sa culture et de son histoire ».
S’exprimant lors de la conférence lundi, le président français Emmanuel Macron a déclaré que Paris essaierait de renforcer la pression internationale sur l’Azerbaïdjan pour qu’il mette fin au blocus qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres produits de première nécessité au Karabakh. Il a indiqué qu’il poursuivrait ses discussions avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev.
Bakou a dénoncé les remarques de M. Macron, affirmant qu’elles allaient à l’encontre de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères n’a pas tardé à s’en prendre à M. Colonna. Il a accusé Paris d’entraver les efforts de Bakou pour « intégrer les Arméniens du Karabakh » à l’Azerbaïdjan.
« Nous appelons une fois de plus la partie française à mettre fin à de telles déclarations subversives et provocatrices », a ajouté un porte-parole du ministère.
M. Macron s’est entretenu avec M. Pachinian par téléphone mardi. Selon un compte rendu arménien de l’appel, M. Pashinian lui a dit que la crise humanitaire au Karabakh « s’aggravait de jour en jour » et nécessitait une intervention internationale urgente.
La France, qui abrite une importante communauté arménienne, a été la critique internationale la plus virulente du blocus azerbaïdjanais. L’Azerbaïdjan a accusé à plusieurs reprises M. Macron et d’autres responsables français de se ranger du côté de l’Arménie dans le conflit du Karabakh.
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