60 ans après la Libération de la France et l’exécution de Missak Manouchian, héros de la Résistance André Santini, Député-Maire et Ancien Ministre a remis vendredi lors d’une cérémonie à l’Assemblée Nationale, l’insigne de Chevalier de la Légion d’Honneur à Arsène Tchakarian et Henry Karayan
Compagnons d’armes de Missak Manouchian
- Henry Karayan
Né en 1921 à Istanbul (Turquie), Henry Karayan fuit avec ses parents les massacres perpétrés pas les « jeunes turcs ». Son père tue l’officier turc qui décapita son grand-père. Ils sont recueillis en 1923 par le croiseur « Edgar Quinet » qui les amènera à Toulon.
Il rencontre pour la première fois Missak Manouchian chez ses parents en 1937.
En 1940, il devance l’appel pour s’engager dans l’armée. Il est arrêté par la police nationale lors de cet engagement. Jugé par Vichy pour « moralité douteuse » (étranger), il effectue 1 an de prison.
En 1941, Henry Karayan apprend l’arrestation de son père dans l’Isère. Il retrouve son père à l’Arrival. Ils ont tous les deux acheminés vers Buckenwal (1er convoi des étrangers).
A Dortmünt, ils rencontrent la résistance allemande et font connaissance de Kneler qui deviendra un membre important du réseau Manouchian à Paris. Ils effectuent à cette époque leurs premiers sabotages.
En 1942, après avoir échappés à la mort, ils rejoignent la résistance française.
En Avril 42, Henry et son père retrouvent Manouchian et intègrent son groupe pendant 18 mois, durant lesquels il les héberge chez lui avec sa famille.
De janvier à novembre 1943, Missak Manouchian confie à Henry la reconnaissance d’objectifs militaires (ponts voies ferrées) et l’exécution d’attentats (contre des officiers, dépôts de munition, convois de troupes..).
Il se retrouve en première défense durant des actions de Manouchian et de son groupe. Il remet en novembre l’arme que Manouchian devait utiliser pour un attentat lorsque celui-ci est arrêté. Il réussit à fuir.
En 1944, après l’exécution de Missak Manouchian et de ses 22 compagnons Henry Karayan rejoint la résistance dans le Loiret. Il deviendra officier interprète.
Après la guerre il se marie et exercera le métier de journaliste, puis de commerçant.
- Arsène Tchakarian
Historien, Chargé de recherches, Membre de la commission des Fusillés du « Mont Valérien » auprès de Ministère de la Défense, Officier de la Résistance.
Arsène Tchakarian est né le 21 décembre 1916, à Sabandja (Turquie). Au cours des différents massacres perpétrés contre les arméniens vivant dans l’Empire Ottoman, sa famille migre vers la Bulgarie en 1922. Il y étudiera la théologie et souhaitait devenir révérend père.
Il arrive en France en 1930 et prend des cours du soir aux Beaux-Arts du Louvre. En 1937, lors de son service militaire Arsène est affecté au 182ème régiment d’artillerie du Fort de Vincennes. Il passe son brevet de maître tailleur militaire.
En 1939, il part au front vers Sedan et participe à la guerre. Démobilisé en 1940 à Nîmes, il rentre à Paris.
Dès son retour, il se met en relation avec Missak Manouchian et la Résistance. Il participe au combat livré en région parisienne en 1943.
Après l’arrestation de Manouchian et de ses compagnons, Arsène est envoyé au Maquis du Loiret, près de Montargis. Il participera à la libération de cette ville et occupera l’hôtel des postes et de la commandature.
Après la guerre, il enseigne le métier de tailleur.
A partir de 1950, Arsène Tchakarian mène des recherches auprès des familles de fusillés, consulte les états civils des mairies, visite les cimetières de la région parisienne. Il découvre des documents exceptionnels et conserve de nombreuses archives.
A ce jour, il est toujours sollicité par de nombreuses écoles et particuliers.
Ses ouvrages :
TCHAKARIAN Arsène, Les francs-tireurs de l’affiche rouge. Une enquête… des révélations… des vérités inédites sur l’affaire MANOUCHIAN, Messidor / Éditions sociales, 1986, 241 p.
TCHAKARIAN Arsène, Les fusillés du Mont Valérien. Edité par le comité national des fusillés du Mont Valérien