Le Figaro (France)
Mercredi 20 juin 2007
Laure Marchand (à Istanbul)
Le groupe néerlandais ING a annoncé hier le rachat de l’établissement Oyak Bank pour 2,67 milliards de dollars. Propriété du fonds de pension de l’armée turque (Oyak), la banque, qui possède 3 % du marché national, échappe donc au Crédit agricole. Le français apparaît comme une victime collatérale du refroidissement des relations franco-turques.
Il était pourtant très bien placé l’an dernier pour reprendre Oyak Bank. D’autant que le fonds Oyak a une longue tradition de partenariat avec des entreprises hexagonales, puisqu’il détient 49 % du capital de la filiale de Renault et 50 % de celle de l’assureur Axa en Turquie. Mais, depuis le vote du texte pénalisant la négation du génocide arménien à l’Assemblée nationale en octobre 2006, le Crédit agricole n’était plus dans la course.
Avec un réseau de 360 agences à travers le pays, 1,2 million de clients dans la banque de détail et un bénéfice de 94,71 millions d’euros en 2006, Oyak Bank est la dernière grande banque turque à passer sous pavillon étranger. Les perspectives de croissance de l’économie ont aiguisé les appétits dans le secteur bancaire, et les rachats se sont multipliés depuis deux ans. « Dans les dix prochaines années, la Turquie devrait atteindre la place de 12 e économie mondiale , a déclaré le PDG d’ING, Michel Tilmant.
Cette acquisition entre donc dans nos options stratégiques . »