Le Premier ministre du Portugal José Socrates, qui héritera dimanche de la présidence tournante de l’Union européenne, a déclaré samedi qu’il entendait poursuivre les négociations d’adhésion avec la Turquie, malgré les réticences de la France.
« Nous devons avant tout être loyaux par rapport à ce que nous avons promis de faire », a-t-il déclaré à la veille du passage de la présidence de l’Allemagne au Portugal. « Le plus important est que nous devrions être loyaux dans ces négociations. Nous devons être équilibrés et modérés ».
M. Socrates, qui avait convié samedi la presse au domicile officiel du Premier ministre, a estimé que tous les dirigeants de l’UE devraient « agir de façon responsable et respecter la crédibilité de l’Europe » en honorant l’accord passé avec Ankara. Les négociations ont débuté il y a deux ans, mais le statut de candidat à l’adhésion a été conféré à la Turquie dans les années 1960.
Le président français Nicolas Sarkozy affiche cependant son hostilité à l’adhésion de la Turquie et demandé la création d’un groupe de travail qui devra établir les frontières extérieures de l’UE, au-delà desquelles aucun pays n’aurait vocation à adhérer au bloc européen.
La semaine dernière, la France a usé de son veto pour limiter l’extension des négociations avec la Turquie à deux chapitres restreints.