Tbilissi a accusé mercredi des rebelles du territoire séparatiste d’Abkhazie d’avoir tiré dans une zone contrôlée par la Géorgie sur des électeurs qui se rendaient aux urnes pour les législatives géorgiennes, blessant quatre personnes, dont une grièvement.
« Cet incident appelle une réaction internationale appropriée, en particulier de la part des Nations unies », qui veillent à l’application d’un cessez-le-feu dans la région, a déclaré la vice-ministre géorgienne de l’Intérieur Eka Zghouladzé après avoir annoncé le nouveau bilan.
Un premier bilan faisait état de deux blessés.
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur Chota Outiachvili a indiqué que les forces spéciales géorgiennes sur place avaient répliqué aux tirs abkhazes et que les échanges de feu avaient duré une trentaine de minutes.
Il a expliqué que des séparatistes avaient tiré au lance-grenade et au fusil automatique sur des électeurs venus du district de Gali, habité par des Géorgiens, alors qu’ils venaient de traverser la « frontière » avec l’Abkhazie.
Selon Mme Zghouladzé, une cinquantaine de personnes se dirigeait vers des autobus acheminés par les autorités géorgiennes pour les conduire vers un bureau de vote.
Le « président » abkhaze Sergueï Bagapch a rapidement démenti ces accusations. « Rien de tel ne s’est passé », a-t-il déclaré à des journalistes à Moscou.
« Nous n’avons aucune raison de perpétrer une telle attaque. Deux autobus d’électeurs ne changeront pas la situation politique (en Géorgie). Nous en avons assez de ces mises en scène hollywoodiennes », a-t-il affirmé, jugeant aussi que les Géorgiens d’Abkhazie ne devaient pas participer aux législatives.
« Les habitants de la région de Gali vivent en Abkhazie, ils ont déjà voté aux élections abkhazes. Ils participeront au scrutin géorgien lorsqu’ils vivront en Géorgie », a-t-il dit.
Les Géorgiens élisent mercredi leur Parlement, un scrutin considéré comme un test pour la démocratie en Géorgie, en pleine crise avec la Russie au sujet de deux régions séparatistes pro-russes, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.
Les tensions entre Moscou et Tbilissi se sont exacerbées à l’approche des élections, le président géorgien Mikheïl Saakachvili allant jusqu’à parler d’un risque de « guerre ».
