La Géorgie ne peut pas se permettre d’imposer des sanctions à la Russie qui risqueraient de « dévaster » son économie, a affirmé mercredi le Premier ministre géorgien, Irakli Garibachvili, lors d’un forum au Qatar. Quelques jours après le rétablissement des liaisons aériennes entre Tbilissi et Moscou, en pleine guerre en Ukraine, le dirigeant géorgien a défendu la position de son pays face aux critiques internationales. « Non seulement nous porterions préjudice à la Géorgie, mais nous dévasterions également notre économie et mettrions en péril les intérêts de notre pays et de notre peuple si nous imposions une quelconque forme de sanctions économiques à la Russie », a-t-il déclaré, en soulignant que les échanges bilatéraux représentaient environ un milliard de dollars par an.
La Géorgie, ex-république soviétique du Caucase, s’est opposée à la Russie en 2008 au cours d’une guerre éclair qui s’est soldée par la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de deux républiques séparatistes prorusses,
l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, qui avaient fait sécession de la Géorgie en 1992.
Le pays souhaite officiellement rejoindre l’Union européenne et l’Otan, mais des ONG et militants d’opposition accusent le parti au pouvoir, Rêve géorgien, d’encourager une dérive autoritaire. Irakli Garibashvili a critiqué l’inaction à l’époque de la communauté internationale, « qui avait continué à traiter normalement avec la Russie ». « Où est la logique? Notre guerre n’était pas une guerre et la guerre d’Ukraine est une guerre » s’est-il interrogé, en rappelant que la Russie s’était emparée en 2008 de 20% du territoire géorgien et y avait installé deux bases militaires. « Personne ne sait » comment se termina la guerre en Ukraine, a ajouté le Premier ministre géorgien, en déplorant l’absence de mesures visant à « encourager des pourparlers de paix ».
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a été l’un des principaux sujets abordés au Forum économique du Qatar. Mardi, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a plaidé pour des négociations avec Moscou en estimant que Kiev ne pouvait pas gagner la guerre. Mais pour l’ancien patron de la CIA américaine, David Petraeus, le dirigeant hongrois s’est placé « du mauvais côté de ce qui deviendra l’histoire ». Avec l’aide des Etats-Unis et de l’Europe, l’Ukraine est en mesure de faire des avancées majeures contre les forces russes, a affirmé mardi le général
américain à la retraite.
AFP