Le gouvernement conservateur grec a annoncé jeudi sa décision de salarier 240 imams pour la minorité musulmane vivant en Thrace, dans le nord-est du pays, dans un geste de bonne volonté envers cette population qui vise aussi à mieux encadrer les prêches.
Cette mesure doit faire l’objet d’un amendement parlementaire qui sera soumis au vote prochainement, a annoncé le ministère de l’Education et des cultes, qui sera chargé de créer ces postes et d’en rémunérer les détenteurs.
Seuls les prêtres orthodoxes sont jusqu’à présent salariés par l’Etat en Grèce, où la religion orthodoxe est dominante.
Une commission regroupant trois représentants du gouvernement et deux universitaires spécialistes de l’islam sera chargée de désigner les imams, en concertation avec les trois muftis de Thrace, qui eux sont déjà nommés par l’Etat, a précisé le ministère.
« Sur le principe, cette réforme est positive, mais il ne faudrait pas qu’elle débouche sur trop d’interventionnisme », a déclaré le député musulman Ilhan Ahmet, membre de la majorité conservatrice.
Cette mesure répond à une revendication de longue date de la minorité musulmane, qui actuellement prend financièrement en charge ses imams.
« Il s’agit de donner un cadre » à l’enseignement religieux, a commenté un responsable du ministère de l’Education, sous couvert d’anonymat.
La prise en charge par l’Etat du personnel religieux de la minorité, forte d’environ 100.000 membres majoritairement de souche turque, doit aussi « donner un bon exemple à la Turquie », a déclaré devant le Parlement le ministre de l’Intérieur, Procope Pavlopoulos.
La Grèce réclame à la Turquie plus de droits pour sa minorité orthodoxe.