Le bureau du procureur général d’Azerbaïdjan a annoncé mercredi 26 août qu’il avait engagé des poursuites contre un soldat arménien capturé sur le territoire azéri où il s’était égaré après avoir franchi par mégarde la frontière arméno-azérie. Le ministère arménien de la défense a aussitôt réagi en affirmant que les cinq chefs d’inculpation prononcés contre le soldat Gurgen Alaverdyan étaient “absurdes”. La porte-parole du ministère arménien de la défense Shushan Stepanyan a indiqué sur sa page Facebook que le processus judiciaire engagé [en Azerbaïdjan] ne pouvaient être tenues que pour “une mise en scène théâtrale de piètre qualité”, en ajoutant que les autorités d’Erevan étaient en contact permanent avec les instances internationales compétentes en vue de garantir le retour d’Alaverdyan’ en Arménie. Les autorités azéries de leur côté affirment qu’Alaverdyan a été capturé alors aurait tenté de mener une prétendue opération “commando” sur le territoire de l’Azerbaïjan, une affirmation démentie avec véhémence par l’Arménie, qui s’en tient à la version selon laquelle le soldat se serait égaré en raison des conditions climatiques. Depuis la capture d’Alaverdyan, des videos ont surgi sur les réseaux sociaux montrant le soldat arménien cerné par des soldats azerbaïdjanais proférant des insultes anti-arméniennes. Mercredi, une video d’une durée de cinq minutes circulait dans les media d’Azerbaïdjan montrant Alaverdyan assis devant un drapeau azerbaïdjanais et “confessant” avoir mené une opération de sabotage qui aurait mal tourné. Outre ces aveux, de toute évidence extorqués selon des pratiques bien rodées, Alaverdyan affirme dans cette vidéo vouloir rester en Azerbaïdjan car “les Forces armées d’Arménie n’ont aucune chance de vaincre l’armée azerbaïdjanaise”. Le Comité international de la Croix rouge (CICR) a fait savoir mardi que ses représentants à Bakou tentaient d’obtenir un droit de visite pour Alaverdyan. Zara Amatuni, la porte-parole du CICR à Erevan, a indiqué au service arménien de RFE/RL que des procédures en ce sens étaient engagées avec les autorités d’Arménie et d’Azerbaïdjan. Dans le même temps, le ministère de la défense de l’Artsakh a opposé un démenti, mercredi, aux informations de Bakou selon lesquelles ses troupes auraient pris pour cible des populations civiles en Azerbaïdjan. “Fidèle à sa politique de propagation de mensonges, la propagande officielle de l’Azerbaïdjan a diffusé une déclaration aujourd’hui affirmant que les soldats de l’Armée de défense [de l’Artsakh] avaient ouvert le feu avec des mitrailleuses et des sniper sur le village de Ghapanli dans la région de Terter”, a indiqué le ministère de la défense de l’Artsakh dans un communiqué. Le ministère a désigné cette déclaration comme une “autre désinformation de l’Azerbaïdjan”, en soulignant que la « population civile et les institutions n’avaient jamais été les cibles de l’Armée de défense de l’Artsakh”. Le ministère de la défense de l’Artsakh a indiqué que ses troupes d’élite continuaient à respecter le régime de cessez-le-feu, mais étaient prêtes à prendre les mesures qui s’imposent si nécessaire.
