La ministre arménienne de la santé, Anahit Avanesian, a appelé le Parlement arménien à prendre des mesures disciplinaires contre des députés de l’opposition qui avaient manifesté dans ses bureaux pour protester contre ses déclarations favorables à l’usage de la force policière lors des manifestations en cours contre le gouvernement. Les trois députées concernées avaient fait irruption dans le bureau de la ministre Avanesian mercredi 8 juin alors qu’elle y recevait d’autres responsables du ministère arménien de la santé. Elles brandissaient des photographies des dépouilles de soldats arméniens tués dans la guerre du Karabagh de l’automne 2020, dans un état de décomposition avancée dans une morgue des faubourgs d’Erevan. “Honte à vous!”, a crié l’une des députées, Kristine Vartanian, durant cet incident filmé sur un smartphone, qui renvoyait au scandale qui un an auparavant, avait éclaboussé Avanesian. Les photographies avaient circulé sur les réseaux sociaux, montrant des sacs plastiques renfermant des restes humains gisant sur le sol des sous-sols d’une morgue, et qui étaient en voie de décomposition, faute de réfrigération. Ces images avaient suscité une vive indignation dans le pays, où elles ont alimenté les critiques contre les autorités, accusées de déshonorer les soldats. Avanesian avait publiquement présenté ses excuses aux familles des soldats, sur fond d’appels de l’opposition qui réclamait sa démission. La ministre a gardé son poste, mais le directeur et deux employés de la morgue concernée ont été limogés. Avanesian a condamné l’intrusion des députées, qualifiée d’acte de “hooliganisme” et de “show affreux”. Elle a appelé à diligenter une enquête de la commission parlementaire d’éthique sur Vartanian et les deux autres députées. Vartanian a préféré réagir avec ironie à cette demande jeudi 9 juin, estimant qu’elle s’inscrivait dans le cadre des efforts des autorités arméniennes en vue d’intimider les leaders et participants de la campagne de « désobéissance civile » lancée le 1er mai par l’opposition. Le scandale lié à la morgue n’était pas la seule raison de l’action des trois députées. L’incident est en effet survenu au lendemain de déclarations controversées d’Avanesian, qui félicitait les forces de sécurité pour leur « réponse aux rassemblements quasi quotidiens à Erevan exigeant la démission de Pachinian. La ministre de la santé avait plus précisément justifié l’usage de la force contre les partisans de l’opposition qui avaient tenté d’approcher le Parlement le 3 juin, alors que s’y déroulait un débat à l’initiative de l’opposition sur une résolution qui engagerait les autorités à refuser tout accord avec Bakou restaurant le contrôle azéri sur le Karabagh. La majorité parlementaire avait boycotté la séance. La police avait fait usage de grenades lors de violents affrontements avec les manifestants, dont plusieurs dizaines furent blessés. Des images video amateur postées sur les réseaux sociaux montrent des policiers brutalisant des manifestants arrêtés par leurs collègues. Aucun des policiers n’a été poursuivi. Les autorités en revanche ont engagé des poursuites contre 15 partisans de l’opposition. Les leaders de l’opposition ont rejeté les accusations comme politiquement motivées. “Je suis parfois surprise par la patience de nos officiers de police, leurs nerfs à toute épreuve”, a jugé utile de commenter la ministre de la santé Avanesian en s’exprimant devant la presse mardi. “Ils font du très bon travail. Je tiens à les en remercier », a conclu la ministre, qui se soucie manifestement moins de la santé des manifestants….
La ministre arménienne de la santé demande des sanctions contre des députés de l’opposition
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