La police britannique considère comme « suspecte » la mort du millionnaire et opposant géorgien Badri Patarkatsichvili, 52 ans, décédé mardi soir à Londres, a annoncé mercredi une porte-parole.
« Comme pour toute mort soudaine, elle est traitée comme suspecte », a indiqué une porte-parole de la police du Surrey (sud-est de l’Angleterre) jointe par l’AFP.
Une autopsie sera pratiquée dans la journée de mercredi, a ajouté cette porte-parole, qui n’a pu confirmer les raisons de la mort de l’opposant, accusé de tentative de coup d’Etat contre le président pro-occidental Mikheïl Saakachvili.
« Nous ne savons pas, nous devons attendre les résultats de l’autopsie (…) avant de pouvoir confirmer les raisons de sa mort », a-t-elle déclaré.
« La police a été appelée à une adresse à Leatherhead tard hier soir » pour constater la mort de Badri Patarkatsichvili, a-t-elle précisé.
Un associé de l’homme politique, Nona Gaprindachvili, cité sur le site internet de la télévision géorgienne Mzé TV, a indiqué: « On dit qu’un problème cardiaque est à l’origine de sa mort ». Mais « il se sentait très bien pour autant que je sache », a-t-il précisé, sans plus de détails.
Selon son ancien directeur de campagne Rati Chartava, M. Patarkatsichvili, qui avait été candidat à la présidentielle du 5 janvier, « était très inquiet après les récents événements en Géorgie ». « Cela pourrait être la raison de sa mort », a-t-il dit sur la chaîne de télévision géorgienne Roustavi 2.
M. Patarkatsichvili, considéré comme l’homme le plus riche de Géorgie et qui finançait l’opposition, était derrière les manifestations de novembre 2007 contre le pouvoir, violemment réprimées, qui avaient conduit à neuf jours d’état d’urgence et à une présidentielle anticipée le 5 janvier 2008.
M. Saakachvili a alors été réélu avec 53% des voix au terme d’une élection contestée par l’opposition. M. Patarkatsichvili avait rassemblé 7% des suffrages.
Ses relations avec le pouvoir étaient des plus tendues, le Parquet général l’ayant accusé d’avoir voulu renverser le gouvernement au cours des manifestations de novembre, ce à quoi il avait riposté en affirmant qu’un projet d’assassinat avait été monté contre lui.
