La Nobel de la paix Nadia Murad a renouvelé dimanche son appel à protéger les femmes yézidies victimes du groupe Etat islamique (EI) jusqu’à ce que les chefs de ce mouvement extrémiste soient jugés par des tribunaux internationaux.
« Toutes ces victimes ont besoin d’un havre de paix jusqu’à ce que (les chefs de l’EI) soient présentés devant des tribunaux internationaux », a déclaré l’ex-esclave des jihadistes devenue porte-drapeau de la minorité yazidie dont elle est issue.
Lors d’une conférence intitulée Doha Forum au Qatar, elle a renouvelé son appel à tous les pays du monde pour révéler le sort de 3.000 femmes et enfants yézidis détenus par l’EI.
Nadia Murad a ajouté qu’elle rêvait de retourner un jour dans son village situé près du bastion yézidi de Sinjar, dans le nord de l’Irak, et d’y ouvrir un salon de beauté pour « alléger les souffrances des femmes yézidies ».
Enlevée par l’EI en 2014, cette femme comme des milliers d’autres de sa communauté, a subi tortures, viols collectifs, vente puis multiples reventes sur les marchés aux esclaves des jihadistes.
Elle avait été conduite de force à Mossoul (nord), alors « capitale » de l’EI en Irak.
Nadia Murad avait ensuite pris la fuite grâce à l’aide d’une famille musulmane. Avec de faux papiers d’identité, elle avait rejoint un camp de déplacés au Kurdistan, à l’est de Mossoul.
Là, après avoir appris la mort de six de ses frères et de sa mère, elle avait réussi à prendre contact avec une organisation d’assistance aux Yézidis qui l’a aidé à retrouver sa soeur en Allemagne.
Nadia Murad a officiellement reçu le Nobel de la paix lundi 10 décembre.