Pionnier du Théâtre de l’Absurde à l’instar de ses complices, Eugène Ionesco et Samuel Beckett, Arthur Adamov est l’un des auteurs français les plus féconds et créatifs des années 50 et 60 du siècle dernier.
Il est pourtant aujourd’hui peu connu du grand public et ses oeuvres sont trop rarement jouées. La jeune Compagnie Dévolus aux Rêves , fondée en 2019 par trois passionnées, a choisi de réparer cette injustice en reprenant avec bonheur l’une de ses premières pièces.
La Parodie (déjà représentée par même troupe en 2020) a été donnée à Paris pour une série de cinq représentations dans une mise en scène brillante de Tania Tsikounas, elle même artiste complète : comédienne, musicienne, danseuse …
Dans un décor lugubre, fait de journaux – référence au magazine dans lequel officient deux des personnages – évoluent les êtres atypiques et tourmentés chers à l’auteur.
Quatre hommes partagent la même dévotion pour Lili, unique femme du drame qui se joue au rythme d’une horloge, un temps irrégulier s’accélérant et ralentissant tour à tour.
Par intermittence, retentissent des sirènes, qui jalonnent l’action de leur angoissante alerte, jusqu’à devenir continues et omniprésentes, symboles d’un monde sous contrôle.
Une pointe d’anachronisme est introduite par la présence en … visioconférence du rédacteur en chef. Une note d’humour bienvenue dans une pièce grave et qui pose de vraies questions sur l’humanisme.
Crédits Photos Théophile Cherrier