Le Parlement iranien a approuvé mercredi un projet de loi qui prévoit que les personnes reconnues coupables de production de films et vidéos pornographiques soient passibles de la peine de mort.
Le texte a été approuvé par 148 voix contre cinq et quatre abstentions par les députés présents mercredi parmi les 290 du Parlement iranien.
Il prévoit que «les producteurs d’oeuvres pornographiques et les principaux éléments dans leur production», c’est-à-dire producteurs, réalisateurs, caméramen et acteurs, soient considérés comme «corrupteurs du monde» et à ce titre passible de la peine capitale.
Le terme de corrupteur du monde, issu du Coran, correspond au niveau de crime le plus élevé, qui, dans le code pénal islamique d’Iran, est puni de la peine capitale.
Le texte prévoit aussi des peines allant d’un an d’emprisonnement à la peine de mort pour les principaux distributeurs des films et les éditeurs de sites Internet sur lesquels ils pourraient apparaître. La loi concerne tous les supports, comme les DVD et CD. Livres et magazines pornographiques sont déjà interdits en Iran.
Le projet de loi doit encore être validé par le Conseil des Gardiens de la Révolution, garants de la constitution.
Le texte est largement considéré comme une réponse au scandale qui avait secoué l’Iran l’an dernier, après la diffusion sur Internet, puis en DVD sur le marché noir iranien, d’une vidéo censée montrer les ébats de l’actrice iranienne Zahra Amir Ebrahimi avec un homme aujourd’hui en prison.
Zahra Amir Ebrahimi fait l’objet d’une enquête officielle toujours en cours. L’actrice, qui a démenti être la femme qui apparaît sur la vidéo, risque des amendes, des coups de fouet ou pire pour violation des lois sur la moralité. L’homme de la vidéo, qui est soupçonné de l’avoir diffusée, aurait fui en Arménie avant de revenir en Iran. Il a été inculpé et incarcéré.