La police soupçonnée de tortures après la mort d’un homme lors d’une garde à vue

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Une organisation internationale de défense des droits de l’Homme a rejoint sa contrepartie arménienne en exigeant une enquête « approfondie et indépendante » des circonstances de la mort d’un jeune homme, survenue la semaine dernière au cours d’une garde à vue.

Levon Gulian est mort samedi alors qu’il subissait l’interrogatoire de la police arménienne. Il était entendu comme témoin présumé d’une fusillade mortelle ayant eu lieu la semaine dernière devant son restaurant d’Erevan. Selon la police, il a essayé de s’échapper par la fenêtre durant l’interrogatoire mais a glissé et est tombé du deuxième étage du commissariat.

La famille Gulian a fermement rejeté cette théorie, arguant que ce père de deux enfants de 30 ans a été torturé jusqu’à la mort par les enquêteurs. Ils ont déclaré que son corps portait de multiples traces de violences et ne sera pas enterré jusqu’à ce qu’il soit examiné par des médecins légistes indépendants. Mardi, plus d’une dizaine d’entre eux, rejoints par la ligue des droits de l’Homme arménienne et autres activistes civiques, ont manifesté devant le siège de la police.

« Nous irons jusqu’au bout », a déclaré Armine, la sœur du défunt. « Nous ferons tout pour que le coupable soit puni ».

« Je soupçonne que la mort de Levon soit causée par des tortures. Mais laissons la police prouver le contraire », a dit Artak Kirakosian de l’Institut de la société civile, lors d’une conférence de presse.

Aaron Rhodes, le directeur exécutif de la Fédération internationale des Droits de l’Homme d’Helsinki, a qualifié ces soupçons de « légitimes » dans une lettre adressée, jeudi, au Lieutenant-Général Haroutiounian, le chef des services de police. Il l’a pressé de s’« assurer que les circonstances ayant conduit à la mort de Gulian soient complètes et indépendantes ».

Le tollé a déjà forcé Haroutiounian à ordonner une enquête de la police internationale. Le bureau du procureur général a requis un cas criminel, en s’appuyant sur un article du code arménien qui traite des cas où des individus sont poussés au scuicide.

Les parents du jeune homme craignent que ce soit un signe que les procureurs exemptent la police de tous méfaits. Mardi, ils ont écrit au Premier ministre Serge Sarkissian pour lui demander de prévenir ce qui pourrait être une « couverture ». Mercredi, Sarkissian a assuré les journalistes qu’il prendrait au sérieux le souhait de la famille.

Gulian était le propriétaire d’un restaurant au sud d’Erevan, près de l’endroit où un homme s’est fait tirer dessus le 9 mai dernier au cours d’une dispute entre deux groupes d’individus non-identifiés. Gulian a été détenu et questionné pendant deux jours au commissariat de Shengavit. Il a été remis en liberté pour être arrêté de nouveau. Sa famille a dit qu’il avait été maltraité par la police avant d’être conduit à son dernier interrogatoire par Hovik Tamamian, le chef-adjoint de l’unité de police.

Taramain est connu comme étant un proche du Président Robert Kotcharian, qui l’a nommé en 2004 chef du département de la police centrale d’Erevan et lui a donné l’année dernière son poste actuel.

Sayad Shirinian, le porte-parole du chef de la police, a accusé la presse de « spéculer » sur la probable implication de Tamamian dans la mort de l’homme. « S’il est établi que Hovik Tamamian est impliqué, nous tous le condamneront », a-t-il dit.

Selon les observateurs locaux et occidentaux, la torture et le mauvais traitement en garde à vue sont les formes les plus communes de violations des droits de l’homme en Arménie. La pratique semble être toujours courante, malgré la ratification par le Parlement arménien, en 2002, de la Convention européenne pour la prévention de la torture et la Convention européenne des droits de l’Homme.

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Author: raffi

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