Tandis que le Haut-Karabakh se désarménise chaque jour un peu plus, Bakou et Ankara tiennent le cap : le ministre de La Défense azerbaïdjanaise visite les camps militaires à la frontière arménienne – surtout, on ne lâche rien – encourageant les troupes à la prochaine attaque cependant que l’exécutif continue d’incarcérer les journalistes sceptiques et opposants azéris avec vigueur. Erdogan, désormais porte-parole du Hamas, tient tête à Washington concernant l’escalade des hostilités au Moyen-Orient, au cas où l’OTAN envisagerait de prêter main forte à Israël qui s’enlise dans sa riposte. Quant à la famille Erdogan, elle s’en prend personnellement à un journaliste turc qui aurait souligné quelques ambiguïtés du dictateur panturc dans sa relation à Israël avant que de soutenir le Hamas.
S’il ne fait pas bon être journaliste en Azerbaïdjan et en Turquie, ce que vient de rappeler « Reporters sans frontières », il ne fait pas bon être Arménien à Jérusalem non plus, où la christianophobie des colons israéliens a subitement redoublé d’intensité depuis les attentats d’octobre. « Finalement, la haine des arméniens, ne se limite plus à la sphère géographique turco-azerbaïdjanaise, et se propage désormais à Jérusalem, où les ultra-orthodoxes exercent des violences et des intimidations, à l’encontre des arméniens, pour s’emparer d’une partie du quartier historique arménien de Jérusalem. L’affrontement entre deux communautés, et l’absence de protection de la part de la police israéliennes, pose sérieusement la question de l’état de droit.
Les prisons azerbaïdjanaises n’accueillent plus que responsables politiques arméniens, civils et militaires arméniens, et journalistes azéris avec efficacité. Les prisons turques aussi ont fait de la place en libérant des assassins d’Arméniens comme Hrant Dink pour y enfermer quelques Kurdes ou journalistes courageux de plus.
Toutefois, réjouissons-nous de l’échange des 32 prisonniers de guerre arméniens contre deux azéris vendredi 08 décembre ! Diversion ou pas de danse diplomatique ? Nous le comprendrons bien assez tôt….
Un bonheur n’arrivant jamais seul, Ilham Aliev, après avoir affamé, bombardé et escorté 120 000 Arméniens hors des toutes nouvelles frontières azéries déclare que ces derniers seraient les bienvenus s’ils concédaient à prendre la citoyenneté azerbaïdjanaise.
Quelle cynique bonne nouvelle !
