La presse russe qualifiait vendredi le président géorgien pro-occidental de « dictateur », après la décision de Mikheïl Saakachvili d’instaurer l’état d’urgence.
L’Occident « n’a pas compris que derrière le discours agréable du président Mikheïl Saakachvili sur la démocratie et les valeurs américaines, se cache un dirigeant +de type latino-américain+ du siècle dernier, prêt à tout pour garder son pouvoir », écrit le quotidien gouvernemental russe Rossiïskaïa Gazeta.
La proclamation de l’état d’urgence et la fermeture de médias a été vivement critiquée en Occident alors que Tbilissi, en rupture de ban avec Moscou, aspire à adhérer à l’Otan et à l’UE.
Ce sont les critiques occidentaux qui ont pourtant poussé M. Saakachvili à annoncer une présidentielle anticipée, estime la presse russe.
« Il est évident que ce ne sont pas les manifestations de l’opposition, ni l’indignation de Moscou qui ont poussé le président géorgien à cette mesure, mais les déclarations des hommes politiques occidentaux qui ont mis en garde Mikheïl Saakachvili contre des atteintes à la démocratie », écrit le quotidien Vremia Novosteï.
« Le Kremlin aura de nouveaux arguments dans ses disputes avec l’Occident sur la démocratie: +vous estimez que le régime de Saakachvili est démocratique, regardez ce qu’il se permet de faire+ », relève le quotidien financier Vedomosti.
« Hier, les Géorgiens se sont réveillés dans un nouveau pays. Les gens habitués à la liberté de parole, à la diversité des chaînes de télévision, semblent être revenus en URSS de l’époque de Brejnev », commente le quotidien Izvestia proche du Kremlin.
« Le vide d’informations s’ajoute au choc éprouvé par la dispersion des manifestants pacifiques », écrit Izvestia.