Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé à une mise en œuvre plus rapide des accords arméno-azerbaïdjanais négociés par Moscou lors de ses entretiens avec son homologue arménien, Ararat Mirzoyan, qui se sont tenus vendredi en Inde.
Les deux ministres se sont rencontrés à New Delhi en marge d’une conférence sur la sécurité internationale à laquelle participent de nombreux dirigeants étrangers.
Le ministère russe des affaires étrangères a déclaré qu’ils ont discuté des relations russo-arméniennes ainsi que des « questions régionales » et du conflit du Nagorno-Karabakh en particulier. Il a indiqué que M. Lavrov a souligné l’importance « d’intensifier les efforts sur tous les volets de la normalisation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, conformément aux accords conclus entre les dirigeants de la Russie, de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. »
Le ministère arménien des affaires étrangères a également indiqué que M. Lavrov et M. Mirzoyan ont examiné les progrès accomplis en vue de la normalisation des relations arméno-azerbaïdjanaises, du rétablissement des liaisons de transport entre les deux États du Caucase du Sud et de la démarcation de leur longue frontière. La poursuite du blocus par l’Azerbaïdjan de l’unique route reliant le Karabakh à l’Arménie était également à l’ordre du jour, selon un communiqué.
Le compte rendu russe des discussions ne mentionne pas le blocus. La Russie a demandé à plusieurs reprises sa levée, tout comme les États-Unis et d’autres puissances occidentales.
En visite à Bakou en début de semaine, M. Lavrov a également indiqué que Moscou s’opposait au souhait de l’Azerbaïdjan de mettre en place un poste de contrôle au corridor de Lachin. Selon lui, cela irait à l’encontre de l’accord de cessez-le-feu de 2020 qui place le corridor sous le contrôle des casques bleus russes.

Azerbaïdjan — Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov et son homologue azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov tiennent une conférence de presse conjointe à Bakou, le 28 février 2023.
S’exprimant après des entretiens avec le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov, M. Lavrov a également réaffirmé qu’il était prêt à accueillir des pourparlers entre ses homologues arménien et azerbaïdjanais. Il a noté qu’Erevan « n’a pas encore donné son consentement définitif ».
Les trois ministres devaient se rencontrer à Moscou fin décembre. La partie arménienne a annulé la réunion pour protester contre le blocus azerbaïdjanais. Moscou a critiqué cette décision.
Les relations russo-arméniennes se sont dégradées ces derniers mois en raison de ce qu’Erevan considère comme la réticence de la Russie à soutenir son principal allié régional, pris dans un conflit prolongé avec l’Azerbaïdjan. Les dirigeants arméniens ont également accusé les Russes de ne pas faire grand-chose pour débloquer le corridor de Lachin.
Les responsables russes ont fermement démenti cette affirmation. Ils ont reproché à Erevan d’avoir demandé à l’Union européenne d’envoyer des observateurs à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Le ministère russe des affaires étrangères a affirmé que la mission de surveillance de l’UE lancée le mois dernier s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’Occident pour évincer la Russie du Caucase du Sud et utiliser le conflit du Karabakh dans le cadre de l’impasse concernant l’Ukraine.
Le ministère a déclaré que la dernière rencontre entre M. Lavrov et M. Mirzoyan s’est déroulée « dans une atmosphère amicale et de confiance ».
Pendant son séjour à New Delhi, le ministre arménien a également rencontré le chef de la politique étrangère et de sécurité de l’UE, Josep Borrell. Son bureau de presse a indiqué que les deux hommes ont salué le récent déploiement d’une centaine d’observateurs de l’UE dans les zones frontalières arméniennes.
Le plus haut responsable de l’Union européenne, Charles Michel, tente actuellement d’organiser un nouveau sommet arméno-azerbaïdjanais à Bruxelles.