La Russie devait terminer le 17 août les opérations de transfert de ses équipements militaires de l’une de ses deux anciennes bases militaires en Géorgie vers les installations militaires russes dont elle dispose en Arménie. Les agences de presse ont indiqué qu’un convoi de 13 camions militaires et véhicules blindés avaient quitté la base russe d’Akhalkalaki, une région peuplée majoritairement d’Arméniens au sud de la Géorgie, en destination de l’Arménie où il devait arriver en fin de journée. Les responsables militaires russes ont fait savoir qu’il s’agissait du 12e et dernier convoi de ce type depuis que la Russie a entrepris son évacuation graduelle de Géorgie en mai dernier. En vertu d’un accord conclu entre les Russes et les Géorgiens en début d’année, Moscou devrait fermer le quartier général des bases russes d’Akhalkalak et de Batoum d’ici la fin 2008. La plus grosse partie des tanks et armements lourds de la base d’Akhalkalak devrait être transportée par convois ferroviaires en Russi via l’Azerbaïdjan. Contrairement à la Géorgie, l’Arménie est membre de l’Organisation du Traité de sécurité collective et considère la présence militaire russe comme un élément clé de sa doctrine stratégique. Les autorités arméniennes ont fait savoir que les troupes russes resteraient sur le sol arménien, même si l’Arménie continue à renforcer ses liens avec les pays de l’Otan et en particulier avec les Etats-Unis. Par ailleurs, les habitants arméniens de la région d’Akhalkalak s’étaient opposés vivement au départ des troupes russes qu’elles considéraient comme un élément dissuasif contre une éventuelle agression de la Turquie comme au siècle dernier, mais aussi comme un moteur de l’économie régionale sinistrée, la base militaire russe d’Akhalkalak employant un grand nombre des habitants arméniens. Le départ à contre-cur des soldats russes avait d’ailleurs fait craindre la montée des tensions entre Arméniens et Géorgiens dans cette région du Djavakhk dont les Arméniens réclament l’autonomie, mais on n’a pas noté d’incidents sérieux au cours des derniers mois. Avant même l’accord avec les Géorgiens pourtant, les Russes avaient transféré une partie de leur équipement militaire vers la base plus importante de Gumri, au nord-ouest de l’Arménie, qui renoue avec sa vocation de ville-garnison de l’époque où elle s’appelait Alexandropol. Ces transferts d’armements avaient suscité les critiques de l’Azerbaïdjan, qui redoutaient qu’ils alimentent l’armée arménienne, remettant ainsi en cause l’équilibre des forces dans la région et singulièrement dans le conflit autour du Haut Karabagh. Les responsables russes pour leur part, n’ont cessé d’affirmer que ces équipements étaient destinés aux seules forces russes stationnées en Arménie.
