Pour les 120 000 Arméniens du Karabagh, qui vivent sous état de siège depuis le 12 décembre, le premier souhait formulé pour la nouvelle année portait sans nul doute sur la levée du blocus imposé par un groupe de pseudo-militants écologistes azéris soutenus par Bakou qui bloquent le corridor de Latchine, unique axe reliant le territoire arménien à l’Arménie et au reste du monde. Et on peut imaginer aussi que la Russie de son coté, garante de la sécurité des habitants du Karabagh et de cet axe vital pour eux, aurait voulu faire une annonce en ce sens pour marquer le passage à l’année 2023. Mais la Russie a admis, le vendredi 30 décembre, que ses « efforts conséquents » en vue de faire lever ce blocus de près de trois semaines qui menace le territoire d’une catastrophe humanitaire n’avaient pas été payés de retour et n’avaient donné aucun lieu à aucun résultat tangible à ce jour. Le ministère russe des affaires étrangères a donc dû se contenter de réitérer ses appels aux parties en conflit pour qu’elles se “conforment strictement” aux termes de l’accord de cessez-le-feu de 2020 qui avait notamment placé le corridor de Latchine sous le contrôle direct du contingent russe des soldats de la paix, chargés d’en assurer la fluidité pour les Arméniens qui empruntent cet axe vital. Mais le ministère russe s’est une fois encore gardé d’appeler instamment Bakou à débloquer le corridor. “Nous exprimons notre préoccupation concernant l’absence de progrès vers un retour au plein fonctionnement du corridor de Latchine pour la libre circulation des citoyens, des véhicules et des biens dans les deux directions en conformité avec la Déclaration des leaders de Russie, d’Azerbaïdjan et d’Arménie en date du 9 novembre 2020”, a indiqué la porte-parole du ministère russe, Maria Zakharova, dans un communiqué. Le ministère russe de la défense de son côté n’a cessé de répéter ces dernières semaines que son contingent de soldats de la paix déployé au Karabagh Ministry était engagé dans d’intenses négociations avec les parties en vue de mettre un terme à ce blocus qui provoque de graves pénuries de denrées alimentaires, de médicaments et autres produits essentiels au Karabagh. Mais aucun détail n’a été révélé quant à la teneur et au déroulement de ces négociations. “Nous espérons que les parties parviendront à un accord concernant l’exploitation des mines d’or de la région”, a indiqué Zakharova, dans une allusion à la principale revendication exprimée par les militants écologistes autoproclamés de Bakou, qui conditionnent la levée de leur blocus à l’inspection par les autorités azéries des mines d’or exploitées par les Arméniens du Karabagh, censées porter préjudice à l’environnement. Les autorités arméniennes, à Erevan comme à Stepanakert, ont condamné leur coup de force désigné comme une violation manifeste de l’accord de 2020 qui avait mis fin à six semaines d’une guerre sanglante au Karabagh. Tout en refusant de céder aux exigences des agents azéris déguisés en écologistes, le gouvernement du Karabagh avait annoncé mercredi la suspension des opérations de production sur la seule mine de cuivre et de molybdène en activité au Karabagh, dans l’attente d’une « audit environnementale internationale » qu’il a sollicitée. Bakou n’a toujours pas réagi à cette mesure qui se veut un geste de bonne volonté. Ruben Vardanyan, le premier ministre du Karabagh, a indiqué vendredi que le blocus, outre qu’il soumettait la population du Karabagh à de sérieuses difficultés, mettait l’économie du Karabagh en danger. “En dépit de ces difficultés, nous allons de l’avant”, a indiqué Vardanyan devant les responsables du Karabagh à Stepanakert, ajoutant : “Nous n’avons pas d’autre option ”. Mais si le gouvernement d’Arménie durcit ses critiques à l’encontre de la Russie, estimant que les efforts qu’elle affirme déployer ne sont pas suffisants, les autorités du Karabagh continuent à défendre farouchement le contingent russe de soldats de la paix et la mission qu’il effectue sur le terrain depuis deux ans.
La Russie admet que ses « efforts » en vue de lever le blocus de l’Artsakh ne sont pas payés de retour
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