Le ministère arménien de la défense a confirmé jeudi que la Russie avait déployé davantage de troupes le long de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, dans un contexte de tensions persistantes.
Un communiqué publié par le ministère indique que des gardes-frontières russes ont été déployés à Voskepar et dans ses environs, un village frontalier de la province de Tavush, dans le nord de l’Arménie. Des casernes et d’autres installations sont en cours de construction à leur intention.
« Ce processus est mené dans le cadre de la coopération russo-arménienne », ajoute le communiqué.
Plus tôt dans la journée, Hetq.am a publié une courte vidéo montrant un drapeau russe flottant sur un bâtiment de deux étages de la zone remis à neuf par des ouvriers du bâtiment. Le service de presse a décrit le bâtiment comme étant un poste de garde-frontière russe.
La Russie, qui possède une base militaire en Arménie, a déjà déployé des soldats de l’armée et des gardes-frontières dans le sud-est de la province de Syunik à la fin de l’année dernière pour la défendre contre d’éventuelles attaques azerbaïdjanaises. Syunik borde des districts au sud-ouest du Karabakh qui ont été repris par l’Azerbaïdjan pendant la guerre de l’année dernière.
Les tensions ont augmenté à la fin du mois dernier aux sections de la frontière séparant une autre province arménienne, Gegharkunik, du district de Kelbajar rendu à l’Azerbaïdjan après la guerre de six semaines. Trois soldats arméniens y ont été tués et quatre autres blessés le 28 juillet lors de combats avec les forces azerbaïdjanaises.
Le 29 juillet, le Premier ministre Nikol Pashinian a proposé que des gardes-frontières russes soient déployés le long de toute la frontière arméno-azerbaïdjanaise. Les responsables russes ont répondu froidement à cette idée.
Un porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Alexander Bikantov, a déclaré jeudi que de nouveaux déploiements russes sont compliqués par le fait que la frontière n’est pas délimitée.
« Nous pensons que seul le lancement immédiat des travaux de délimitation puis de démarcation de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan peut garantir une désescalade régulière à la frontière », a déclaré M. Bikantov lors d’un point de presse à Moscou.
Moscou a rédigé en mai un accord sur la création d’une commission intergouvernementale arméno-azerbaïdjanaise sur la démarcation de la frontière. Cette décision a suscité des allégations de l’opposition arménienne selon lesquelles M. Pashinian aurait secrètement accepté de céder des pans entiers du territoire arménien à l’Azerbaïdjan. Le Premier ministre a catégoriquement démenti ces allégations.
Voskepar est adjacent à l’une des nombreuses petites enclaves d’Arménie qui étaient contrôlées par l’Azerbaïdjan à l’époque soviétique. Bakou souhaiterait en reprendre le contrôle.