La Russie envisage de lever les sanctions qu’elle avait imposées à l’ex-république soviétique de Georgie en 2006 lors d’une crise diplomatique bilatérale, a indiqué dimanche le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une visite à Tbilissi.
« Nous sommes prêts à envisager la suppression des restrictions restantes. Mais nous comptons sur la réciprocité », a déclaré M. Lavrov lors d’une rencontre avec le patriarche chrétien orthodoxe Ilya II, selon l’agence russe Interfax.
Après l’expulsion par la Georgie en septembre 2006 d’officiers russes accusés d’espionnage, les visiteurs géorgiens avaient été frappés d’une interdiction d’entrer en Russie, même si cette sanction avait ensuite été un peu aménagée.
Moscou avait aussi bloqué les services de courrier et transport directs (aérien, ferroviaire, terrestre) et stoppé l’entrée des principales exportations géorgiennes.
Au plus fort de la crise, pendant l’hiver 2006, Moscou avait coupé le robinet du gaz approvisionnant la Géorgie et interdit l’importation de vin et d’eau minérale venant de ce pays.
M. Lavrov a estimé que sa présence lors de la prise de fonction dimanche du président géorgien Mikheïl Saakachvili représentait « une étape non insignifiante dans le développement des relations » bilatérales.
Les deux hommes se sont vus brièvement après la prestation de serment du président géorgien et ont fait le voeu de désamorcer les tensions entre les deux pays, selon l’agence russe RIA Novosti.
« Nous avons une chance d’entamer de nouvelles relations. Il n’y a pas d’alternative pour le peuple géorgien », a déclaré M. Saakachvili, selon Ria Novosti.
Les relations de l’ex-république soviétique avec l’ancienne puissance dominante s’étaient fortement détériorées pendant le premier mandat de M. Saakachvili, élu en 2004 à la faveur de la révolution de la Rose. L’orientation pro-occidentale d’un président qui disait vouloir adhérer à l’Otan et l’Union européenne avait profondément froissé Moscou.
De son côté, Tbilissi s’irritait du soutien de la Russie aux régions géorgiennes séparatistes d’Ossétie du sud et d’Abkhazie.
