Il y a aujourd’hui un déficit de gaz en Russie, a estimé mardi 20 juin 2006 à Moscou le président du monopole de l’électricité (SEU), Anatoli Tchoubaïs.
« Il y a réellement un déficit de gaz dans le pays. Au mois de juin, on nous a imposé des restrictions pour l’utilisation de gaz dans nos centrales thermiques », a déclaré M. Tchoubaïs en marge de la conférence d’investisseurs organisée à Moscou par la société d’investissement Renaissance Capital.
« Au mois de juin », a-t-il répété, comme pour souligner qu’il ne s’agissait pas d’une demande accrue en raison des grands froids d’hiver.
Réunion A Cependant, les fortes chaleurs observées ces derniers jours augmentent elles aussi la consommation d’électricité par les appareils de climatisation.
Lorsque les livraisons de gaz sont insuffisantes, l’électricité est produite en brûlant du mazout, ce qui en augmente sensiblement le coût, a expliqué M. Tchoubaïs. « Nous enregistrons quotidiennement une perte sèche », a-t-il dit.
Le groupe russe Gazprom fournit 20% de la production mondiale de gaz et déclare contrôler les premières réserves du monde.
Le patron de l’électricité russe a précisé qu’une stratégie avait été mise en place en accord avec Gazprom pour que la part du gaz dans la production d’électricité baisse au profit du charbon.
Il a cependant ajouté que dans les prochaines années les volumes de gaz utilisés dans les centrales allaient cependant continuer à augmenter.
Fin mai, Gazprom a écarté tout risque d’un déficit de gaz russe, répondant aux critiques de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui estime que le groupe risque de se retrouver à court de capacité d’extraction dès 2010 faute d’investissements.
Gazprom a annoncé lundi qu’il allait investir plus de 4,6 milliards de dollars dans l’exploitation de ses gisements, répondant aux inquiétudes de l’AIE quant à un sous-investissement menaçant les livraisons du groupe.
