La Russie ne renforcera pas sa présence militaire dans le Caucase du Sud et poursuivra le retrait de ses deux bases militaires en Géorgie, a déclaré mercredi 4 octobre 2006 à Bichkek le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov, sur fond de crise diplomatique avec Tbilissi.
« Concernant les groupes de soldats russes dans le Caucase du Sud, ils ne vont absolument pas être renforcés. Nous n’y voyons pas d’intérêt », a affirmé M. Ivanov, également vice-Premier ministre russe, en visite au Kirghizstan.
« Peut-être même allons-nous accélérer le retrait de nos bases en Géorgie », a-t-il ajouté.
Dimanche, le président Vladimir Poutine avait ordonné de reprendre le retrait des troupes russes encore stationnées en Géorgie, au lendemain de l’annonce par un haut responsable militaire russe de la suspension de ce retrait.
Ces déclarations interviennent alors qu’une crise diplomatique oppose Moscou et Tbilissi depuis bientôt une semaine et l’arrestation par les autorités géorgiennes de quatre officiers russes accusés d’espionnage.
La Géorgie a remis lundi ses prisonniers à la Russie via l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Mais Moscou a décidé de maintenir le blocus aérien, maritime, postal et routier décrété la veille contre la petite république caucasienne, dont la politique pro-occidentale et l’ambition de rejoindre l’OTAN sont vécues comme un camouflet par la Russie.
Tbilissi accuse de son côté les autorités russes de soutenir le séparatisme de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, deux régions en territoire géorgien de facto indépendantes.
Les deux dernières bases russes en Géorgie doivent être démantelées avant la fin 2008 aux termes d’un accord conclu entre Moscou et Tbilissi en mai 2005.
