La Russie soutient les efforts de la Turquie et de l’Arménie pour normaliser leurs relations bilatérales, a réaffirmé le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une visite à Ankara vendredi.
« Nous saluons le processus de normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie qui a commencé avec notre soutien », a déclaré M. Lavrov après s’être entretenu avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu. « Nous saluons les efforts visant à débloquer les liaisons de transport et les voies de communication.
La Russie, qui a déployé des milliers de soldats le long de la frontière arménienne avec la Turquie, a accueilli en janvier 2022 la première réunion des émissaires turcs et arméniens organisée dans le cadre de ce processus. Trois autres cycles de négociations ont eu lieu au cours des mois suivants.
En juillet dernier, les deux États voisins se sont mis d’accord pour autoriser le trafic mutuel de fret aérien et pour ouvrir la frontière turco-arménienne aux ressortissants de pays tiers.
Depuis des décennies, la Turquie subordonne l’ouverture totale de la frontière et l’établissement de relations diplomatiques avec l’Arménie à un accord de paix arméno-azerbaïdjanais acceptable pour l’Azerbaïdjan. Les dirigeants turcs ont réaffirmé cette condition depuis le début des pourparlers de normalisation avec Erevan.
S’exprimant lors d’une conférence de presse commune, M. Cavusoglu a déclaré que les relations turco-arméniennes et le conflit du Haut-Karabakh étaient à l’ordre du jour de ses entretiens avec M. Lavrov. Il a déclaré que l’Arménie devrait signer un traité de paix avec l’Azerbaïdjan dès que possible.
M. Lavrov s’en est tenu à la ligne officielle russe selon laquelle les accords négociés par Moscou devraient servir de modèle pour la normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
« Nous espérons que nos partenaires non régionaux n’interviendront pas dans ce processus et qu’ils inciteront les parties à appliquer strictement les accords trilatéraux [russo-arméniens-azerbaïdjanais] », a-t-il déclaré dans une allusion claire à l’Occident.
Au cours de l’année écoulée, Moscou a accusé à plusieurs reprises les États-Unis et l’Union européenne d’essayer de détourner ces accords et d’évincer la Russie du Caucase du Sud. Les puissances occidentales ont démenti ces accusations.
