La Russie a décidé jeudi de renvoyer son ambassadeur en Géorgie, près de quatre mois après l’arrestation dans ce pays de quatre officiers russes soupçonnés d’espionnage qui avait provoqué le rappel du diplomate à Moscou.
Viatcheslav Kovalenko « se rend dans un pays avec lequel la Russie a eu non pas des relations spéciales, mais des relations de bon voisinage et d’amitié », a déclaré le président russe Vladimir Poutine, cité par l’agence Interfax. « Malheureusement, ces dernières années, nous avons dû faire face à des problèmes », a-t-il ajouté.
Le Kremlin avait rappelé M. Kovalenko de Tbilissi le 28 septembre pour consultations et annoncé le début de l’évacuation de son personnel diplomatique de la Géorgie au lendemain de l’interpellation pour « espionnage » d’officiers russes.
Cette affaire avait encore un peu plus aigri les relations russo-géorgiennes tendues depuis l’arrivée au pouvoir du président pro-occidental Mikheïl Saakachvili en 2004. Les rapports entre les deux pays avaient ensuite été affectés par les négociations sur le prix du gaz russe livré à Tbilissi.
La Géorgie avait finalement accepté de payer 235 dollars les 1.000 m3 contre 110 auparavant. M. Poutine a reconnu jeudi que la signature de cet accord avait constitué « un premier pas » vers la normalisation des relations russo-géorgiennes.
« Beaucoup de travail nous attend, ce sera tendu et il faudra oeuvrer tous les jours », a encore souligné M. Poutine, qui a affirmé que « le rôle de la Russie dans le règlement des conflits sur le territoire de l’ex-URSS » s’accroissait. Le chef de la diplomatie géorgienne Guela Bejouachvili a « salué » cette décision et assuré la Russie que Tbilissi était « prêt à une coopération fructueuse » avec elle, a rapporté Interfax.
Le ministre géorgien a affirmé que la Géorgie voulait défendre ses intérêts « par tous les moyens diplomatiques », tout en déplorant que Moscou interprète cela comme de la « rhétorique anti-russe ».