Le ministère russe des Affaires étrangères a critiqué jeudi la prochaine réunion trilatérale du premier ministre Nikol Pashinian avec de hauts responsables des États-Unis et de l’Union européenne, estimant qu’elle s’inscrivait dans le cadre des efforts occidentaux visant à briser l’alliance de l’Arménie avec la Russie.
La porte-parole du ministère, Mari Zakharova, a rejeté les assurances d’Erevan selon lesquelles les discussions du 5 avril à Bruxelles entre M. Pashinian, le secrétaire d’État américain Antony Blinken et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen « ne sont pas dirigées contre une tierce partie ».
« De tels événements suscitent l’inquiétude de la Russie, car les représentants des États-Unis et de l’Union européenne disent directement à nos partenaires que leur objectif principal est exclusivement contre la Russie », a déclaré Mme Zakharova dans un message publié sur Telegram.
« La raison pour laquelle les autorités d’Erevan font semblant de ne pas comprendre ce qui se passe est une grande question », a-t-elle écrit. « Après tout, sous les yeux du monde entier, l’Arménie est transformée en instrument pour la mise en œuvre de plans extrêmement dangereux de l’Occident collectif, qui sont en totale contradiction avec les intérêts fondamentaux du peuple arménien ».
Moscou a déjà accusé à l’automne dernier le gouvernement de M. Pashinian de « détruire » systématiquement les relations russo-arméniennes en réponse à ses efforts croissants pour réorienter l’Arménie vers l’Occident.
L’Azerbaïdjan a exprimé son inquiétude au sujet de la réunion de Bruxelles mercredi, la décrivant comme une nouvelle preuve de la position pro-arménienne de l’Occident. Il a affirmé que les États-Unis et l’UE encourageaient ainsi Erevan à entreprendre des « actions déstabilisatrices » dans la zone de conflit arméno-azerbaïdjanaise.
La porte-parole du ministère arménien des affaires étrangères, Ani Badalian, a rejeté les critiques azerbaïdjanaises. Elle a insisté sur le fait que Pashinian, Blinken et von der Leyen se concentreront sur les moyens d’aider l’Arménie à développer ses « capacités dans les secteurs économique et énergétique » et à faire face aux « questions humanitaires ».
« Malheureusement, la partie azerbaïdjanaise retarde et sape le processus de paix sous divers prétextes artificiels, notamment en rejetant continuellement les propositions de médiation faites par l’UE et les États-Unis », a ajouté Mme Badalian.
Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a également rejeté les affirmations de Bakou.
« Cette réunion est axée sur la résilience économique afin d’aider l’Arménie à diversifier ses partenariats commerciaux et à répondre aux besoins humanitaires », a déclaré M. Miller à la presse. « Je ne vois pas en quoi cela constituerait une escalade ou une préoccupation pour n’importe quel pays dans le monde.
