Le réformateur d’opposition russe Grigori Iavlinski a estimé que la Russie allait se transformer en « un Etat semi-dictatorial » avec un « système de parti unique » après les élections parlementaires du 2 décembre.
« La Russie est à la veille du rétablissement d’un système de parti unique de type PCUS », le Parti communiste de l’Union soviétique, a déclaré M. Iavlinski, chef du parti Iabloko, en allusion au parti soutenant le Kremlin Russie unie, favori pour le scrutin.
« Les élections sont un prologue pour le passage d’un Etat autoritaire (…) à un Etat semi-dictatorial qui aspire à devenir un système où (Vladimir) Poutine sera président à vie », a-t-il dit dans une conférence de presse à Moscou.
D’après les derniers sondages du centre indépendant Levada, Russie unie est crédité de 67% des intentions de vote aux législatives. Les Parti communiste de Guennadi Ziouganov et le LDPR (ultra-nationaliste) de Vladimir Jirinovski sont les deux seuls autres partis susceptibles de franchir la barre des 7% pour entrer au Parlement.
Le chef de Iabloko a dénoncé par ailleurs « une campagne d’intimidation et des pressions » contre ses partisans, citant des problèmes d’organisation de meetings, de réalisation et de distributions de tracts et d’accès aux médias.
L’opposition libérale russe, qui se présente comme l’héritière de la courte parenthèse « démocratique » des années 1990 en Russie, est en pleine faillite populaire.
Les partis réformateurs Iabloko et SPS (Union des forces de droite) ne sont crédités que de 1% à 2% chacun dans les sondages indépendants et cristallisent l’aversion de beaucoup de Russes pour les années 90, période de plus grande liberté en Russie mais aussi de difficultés économiques.
