La Russie veut continuer de régner sur la livraison de gaz à l’Europe

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La Russie continue de revendiquer son statut de seule puissance capable de fournir du gaz à long terme à l’Europe, en dépit des sérieuses réserves sur son niveau d’investissement émises par l’Agence internationale de l’énergie.

Au Congrès mondial du gaz mardi 6 juin 2006 à Amsterdam, le président du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, a mis en garde contre la tentation européenne de se tourner vers le transport par bateau du gaz naturel liquéfié (GNL) au détriment du gaz russe, livré par gazoduc.

« Aucun autre pays que la Russie n’est plus proche des consommateurs européens et le système de gazoducs qui approvisionne l’Europe est le moyen de transport le plus économique et efficace, a-t-il affirmé, se disant « sceptique devant les efforts pour présenter le GNL comme la panacée ».

« Il y a seulement trois pays capables de fournir du gaz sur le long terme: la Russie, le Qatar et l’Iran. Lorsqu’il s’agit du gaz pour le développement de l’économie européenne, il n’y a pas d’alternative réaliste à la Russie », a asséné M. Miller.

Depuis la crise gazière qui a éclaté entre la Russie et l’Ukraine voici six mois, Moscou multiplie les messages pour assurer les pays européens, dont certains sont presque entièrement dépendants du gaz russe, de sa capacité à respecter la sécurité d’approvisionnement.

« Alors que tant de compagnies se demandent: +où allons-nous prendre notre gaz ?+, la question pour Gazprom a toujours été: +quel est le meilleur moment pour prendre notre gaz+ « , a dit M. Miller.

La hausse des réserves du groupe en 2005 est à elle seule suffisante pour fournir en gaz un pays comme l’Allemagne pendant 15 ans, a-t-il affirmé. Multipliant les comparaisons frappantes, le patron de Gazprom a souligné que l’accroissement des réserves du groupe depuis cinq ans correspond à l’équivalent de la consommation en gaz d’un pays comme l’Argentine.

Gazprom estime avoir les premières réserves mondiales de gaz. En 2010, le groupe pense porter sa production à 560 milliards de m3 et en 2020 de 580 à 590 milliards de m3 (contre 547 mds m3 en 2005).

Mais les experts tirent depuis plusieurs mois le signal d’alarme. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) répète que le groupe risque de se retrouver à court de capacité d’extraction dès 2010, faute d’investissements.

Les contrats de long terme déjà signés seront honorés « à 100% », a répondu mardi M. Miller. « Notre production de gaz est conforme à notre calendrier et nous savons déjà dans quel ordre, quand et quels champs nous avons l’intention de développer d’ici 2015 et au-delà », a-t-il assuré.

Vladimir Milov, président de l’Institut de la politique énergétique et ancien vice-ministre russe de l’Energie a quant à lui présenté fin mai un rapport dans lequel il estime que Gazprom pourrait être en déficit de 100 milliards de m3 en 2010.

Il critique également l’appétit du géant gazier à réaliser des acquisitions à l’étranger et à construire des gazoducs sans être certain de pouvoir les remplir, au détriment du développement de nouveaux gisements.

Gazprom a investi de 2000 à 2006 12,6 milliards de dollars seulement dans l’extraction de gaz, quand il investissait 30,6 milliards dans d’autres projets, souligne-t-il dans ce rapport.

raffi
Author: raffi

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