La Turquie a réuni à Ankara Shimon Peres et Mahmoud Abbas

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La Turquie a manifesté sa capacité d’influence au Proche-Orient en accueillant au sein du Parlement d’Ankara le président israélien et son homologue de l’Autorité palestinienne

Shimon Peres, le président israélien, s’est adressé mardi 13 novembre le premier, en hébreu, aux députés turcs. Derrière lui, dans la tribune, se trouvaient Mahmoud Abbas, son homologue de l’Autorité palestinienne, et Abdullah Gül, le chef de l’État turc, architecte de cet événement politique et diplomatique : pour la première fois, un président de l’État hébreu a pris la parole devant les députés d’un pays musulman.

À la tribune, Shimon Peres et Mahmoud Abbas, l’un à la suite de l’autre, se sont fait les chantres de la politique de médiation menée actuellement par Ankara au Moyen-Orient. La Turquie, un pays musulman, laïque et non arabe, entretient en effet des liens d’amitié très forts avec les deux parties.

Mahmoud Abbas a salué en elle un « modèle de démocratie » pour les pays du Moyen-Orient et du monde arabe. Shimon Peres a rappelé les liens historiques qui unissent le peuple juif à la Turquie depuis l’accueil, en 1492, par l’Empire ottoman, des juifs chassés d’Espagne.

Si la Turquie est aujourd’hui l’allié stratégique de l’État hébreu dans la région, c’est aussi parce qu’elle a été le premier État musulman à avoir reconnu Israël, dès 1949.

Depuis, les relations entre les deux pays se sont renforcées, grâce à la signature en 1996 d’un accord militaire et au développement des échanges commerciaux qui ont atteint 2,5 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) en 2006. Ceux-ci devraient d’ailleurs s’accroître avec la construction d’une série de pipelines entre les deux pays destinés à alimenter Israël en gaz, pétrole, électricité et en eau.
Peres a apporté son soutien à Ankara dans sa lutte contre le terrorisme

Shimon Peres a également apporté son soutien à Ankara dans sa lutte contre le terrorisme. « Nous sommes unis dans la condamnation du terrorisme », a-t-il déclaré devant des députés turcs qui, il y a un mois, ont donné au gouvernement l’autorisation d’intervenir dans le nord de l’Irak pour y déloger les activistes kurdes du PKK.

Il a rappelé qu’à l’automne 2003, la communauté israélienne de Turquie, forte de 30.000 membres, avait été visée par deux attentats sanglants revendiqués par Al-Qaida, en plein cœur d’Istamboul.

Les leaders israélien et palestinien ont également envoyé des messages positifs à quelques jours de la conférence internationale organisée par l’administration Bush à Annapolis, dans le nord-est des États-Unis.

« Annapolis sera un tournant au cours duquel les parties donneront un élan, une orientation, un cadre à un accord de paix, a déclaré Shimon Peres. C’est une occasion historique qui ne doit pas tourner en échec historique. » Une opinion partagée par Mahmoud Abbas qui a qualifié cette conférence «d’occasion exceptionnelle à ne pas rater».
Quelques sujets de tension

Étape plus modeste sur la voie de la paix mais toutefois saluée en Turquie, les deux leaders ont sign, aux côtés d’Abdullah Gül, un accord de création d’une zone industrielle conjointe en Cisjordanie.

Malgré les applaudissements des députés, la visite de Shimon Peres n’a pas été exempte de divergences, notamment sur le dossier iranien. Lundi, le chef de l’État turc a en effet estimé que Téhéran avait « le droit » de développer des « sources d’énergie alternatives », s’attirant une réplique de son invité israélien. « Je sais que le président a une position différente mais nous, nous nous sentons menacés », a précisé Shimon Peres.

Autre sujet de tension, le soutien apporté par une importante association juive américaine (ADL) à la thèse du génocide arménien. Shimon Peres a rassuré Ankara lundi en rappelant que le Parlement hébreu avait rejeté un projet de texte allant dans ce sens lors d’un vote en mars dernier.

DELPHINE NERBOLLIER, à Istamboul

LA CROIX

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Author: raffi

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