la réforme du code pénal turc a été votée à main levée dimanche après midi à ankara par les 550 députés du parlement. le nouveau texte, a été expurgé des articles criminalisant l´adultère, qui avaient été inopinément introduits en cours de débats au mois de septembre. ces dispositions étaient censées réactualiser la question de la pénalisation de l´adultère, qui avait été pourtant abolie de la loi turque depuis 1996. cette tentative de nature archaïque avait soulevé une levée de bouclier en europe. elle n´était en réalité qu´un leurre destiné à détourner l´attention d´autres aspects anti-démocratiques, scandaleux mais moins visibles de ce nouveau code. en particulier l´article 306 qui prévoit des peines de prison pour les auteurs de propos qui porteraient atteinte aux « intérêts nationaux »de la turquie du type : « l´armée turque doit quitter chypre ", ou encore " les arméniens ont subi un génocide à l´époque ottomane ". des dispositions sur lesquelles n´a pas encore réagi la commission européenne, dont le rapporteur est resté focalisé sur la question de l´adultère.
la séance a été marquée par des récriminations des députés du parti républicain du peuple ( opposition nationaliste-socialiste ) contre le premier ministre recep tayyip erdogan, absent des débats. ils l´ont notamment accusé d´avoir créé une crise inutile en voulant pénaliser l´adultère. une crise qui n´aura pas été en fait aussi inutile que cela du point de vue tactique pour les ambitions turques d´adhérer à l´europe, puisqu´elle a réussi à occulter tous les autres problèmes.
" je voudrais déclarer très ouvertement et très clairement que j´ai grand espoir que la date des pourparlers d´accession sera fixée en décembre ", a déclaré r.t erdogan samedi dans un discours télévisé mensuel à la nation.
de son côté le chancelier autrichien wolfgang schüssel s´est prononcé dimanche pour un statut particulier d´ " adhésion limitée »à la turquie.
nicolas sarkozy ministre de l´economie et futur président de l´ump a demandé pour sa part " solennellement »dimanche lors du grand jury rtl-le monde-lci. que l´éventuel élargissement de l´union européenne à la turquie fasse l´objet d´un référendum en france.
un tel scrutin permettrait selon m. sarkozy " que ne soit pas fait d´amalgame »entre la ratification de la constitution européenne, prévue fin 2005 par référendum, et la question turque. interrogée sur le même sujet durant le week-end dominique voynet , nouvellement élue sénatrice pour les verts, a déclaré que " l´europe n´est pas un club chrétien, il y a déjà des dizaines de millions de musulmans en europe. nous sommes tous attachés à la laïcité et la turquie est un etat laïc ", a-t-elle estimé.
enfin julien dray, député de l´essonne et porte-parole du parti socialiste s´est prononcé dimanche en faveur de l´entrée de la turquie dans l´union européenne, même s´il soutient que " la question ne se pose pas encore ". " je crois que l´europe aurait tout intérêt à avoir en son sein un pays dont l´histoire antérieure est marquée par une présence forte de l´islam, d´autant que nous avons aujourd´hui dans beaucoup de nos pays beaucoup de nos concitoyens qui partagent cette religion et qui ont leur place "", a déclaré julien dray sur radio-j.