La Turquie condamnée pour la détention de la journaliste Nazli Ilicak

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La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné mardi 14 décembre la Turquie pour la détention provisoire de la journaliste Nazli Ilicak, jugeant que son arrestation après la tentative de coup d’État de 2016 « n’était pas fondée sur des raisons plausibles ».
Journaliste renommée en Turquie, Mme Ilicak, aujourd’hui âgée de 77 ans,
avait été interpellée le 26 juillet 2016, puis placée en détention provisoire
le 29, quelques jours après le putsch raté du 15 juillet 2016 contre le
président Recep Tayyip Erdogan.
Les autorités turques la soupçonnaient « d’être membre d’une organisation
terroriste et/ou d’avoir participé » à cette tentative de coup d’État, au motif
notamment qu’elle travaillait à ce moment-là « dans les médias considérés comme proches du mouvement », de Fethullah Gülen, ancien allié devenu la bête noire du président Erdogan, soupçonné par Ankara d’avoir fomenté le putsch, rappelle la CEDH dans un communiqué.
Elle avait également posté des tweets les 15 et 16 juillet 2016, exprimant
notamment des doutes sur le fait que le mouvement de guléniste était à
l’origine de la tentative de putsch.
Mme Ilicak, qui rejetait ces accusations, avait été condamnée en 2018 à la
réclusion criminelle à perpétuité, peine ramenée en appel en 2019 à huit ans
et neuf mois de prison pour avoir « volontairement aidé et assisté une
organisation terroriste ».
Elle fut libérée le jour-même sous contrôle judiciaire, en même temps que
le célèbre journaliste et intellectuel Ahmet Altan, de nouveau arrêté quelques
semaines plus tard et remis en liberté en avril dernier.
Dans son arrêt, la CEDH qui a multiplié ces dernières années les
condamnations de la Turquie dans des affaires similaires après les purges
massives qui avaient suivi la tentative de putsch « considère qu’il n’existait
aucune raison plausible de soupçonner » la requérante d’avoir appartenu à une
« organisation terroriste » ou d’avoir tenté de renverser le gouvernement
d’Ankara.
Les écrits qui fondent les soupçons de la justice turque, notamment ses
tweets, portaient en réalité « sur des débats d’intérêt public », « ne
soutenaient ni ne promouvaient l’usage de la violence dans le domaine
politique » et ne comportaient aucun « indice au sujet d’une éventuelle volonté
(…) de contribuer aux objectifs illégaux d’organisations terroristes »,
souligne la Cour.
La détention provisoire de Mme Ilicak constitue donc « une +ingérence+ dans
l’exercice (…) de son droit à la liberté d’expression », pointe la
juridiction basée à Strasbourg, qui a notamment conclu à la violation des
dispositions de la Convention européenne des droits de l’Homme sur le « droit à
la liberté et à la sûreté » et la « liberté d’expression ».
Ankara devra verser 16.000 euros pour dommage moral à la journaliste.

AFP

capucine
Author: capucine

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