Tribune publiée dans le journal Zaman en date du 8 février 2008
Extraits
Si seulement rien que la moitié des rumeurs sur Ergenekon est vraie, l’extermination complète de ce réseau secret est cruciale pour l’avenir de la Turquie. On doit louer les autorités qu’ils n’ont pas craint d’avoir mis cette conspiration à la lumière du jour. Cependant, la Turquie a seulement gagné la première bataille. Pour gagner la guerre contre « l’état profond » le gouvernement doit persévérer.
Il y a juste un an le Journaliste turco-arménien Hrant Dink a été abattu dans istanbul. Dink s’est battu pour la réconciliation entre les Turcs et les arméniens. La pensée d’une réconciliation a mise en colère le côté nationaliste, qui l’a par conséquent dépeint comme un traître et une menace pour la Turquie. Dink est devenu la victime de ce féroce nationalisme. Tandis que le jeune fanatique qui l’a tué a été arrêté tôt par la suite, il est devenu clair qu’il n’était pas le cerveau derrière ce crime affreux. Plusieurs des membres accusés d’Ergenekon ont été d’une façon ou d’une autre impliqués dans la lutte nationaliste contre Dink. L’avocat Kemal Kerinçsiz a lancé un procès contre lui pour l’infraction à l’infâme article 301. Le Général à la retraite Veli Küçük, le chef présumé du réseau, a selon les dires menacé Dink. L’avocat Fuat Turgut avocat de l’un des tueurs de Dink a menacé la famille de Hrant Dink devant le tribunal.
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Maintenant, il est devenu clair que l’assassinat de Dink faisait en effet parti d’un complot. La série d’atrocités devait préparer la Turquie à un coup d’Etat en 2009. Les stupéfiantes allégations sont assez crédibles. En patronnant la violence Islamique fondamentaliste, comme les meurtres brutaux à Malatya, l’organisation a eu l’intention de promouvoir la crainte d’une islamisation de la Turquie. En intimidant et en attaquant les médias, elle a voulu faire taire les critiques du nationalisme turc.
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Les enquêtes de police doivent maintenant faire comprendre si les complots d’Ergenekon étaient simplement grandioses ou avaient en effet une chance réelle de succès. Dans ce dernier cas, la complicité dans des institutions étatiques aurait été un préalable. La mise de côté d’un gouvernement élu en Turquie est seulement possible avec le support de personnes influentes dans l’appareil d’état. Leurs noms et le niveau de leur complicité doivent être révélés. On doit répondre de ces questions pour sauvegarder la démocratie turque. Heureusement, l’humeur en Turquie semble tourné à dénicher l’organisation. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s’est engagé à continuer à combattre avec Ergenekon. Le Chef d’Etat-Major le Général Yasar Büyükanit a aussi fait une déclaration bienvenue, dans laquelle il s’est distancié du réseau criminel et a souligné que les conspirateurs doivent être traduits devant une cour. Les membres restants d’Ergenekon doivent être arrêtés, indépendamment de leur fonction, statut ou la position. La réforme de l’article 301, qui est employé comme un instrument par des forces nationalistes pour refréner la liberté d’expression, a d’abord semblé coïncidé avec le premier anniversaire du meurtre de Dink. Cela aurait été fortement symbolique, car la condamnation de Dink sous cet article a précédé son meurtre. Au lieu d’une réforme, les arrestations d’Ergenekon ont marqué l’anniversaire de la mort de Dink. Cela fait même davantage pour honorer sa mémoire. Cela signifie que la Turquie se lève finalement contre le pouvoir nationaliste violent et non démocratique et contre les réseaux cachés d’un prétendu « Etat- Profond. » Je souhaite que le pouvoir judiciaire, le gouvernement et autres autorités , la force, la persévérance et le courage pour aller jusqu’au fond d’Ergenekon.
*Joost Lagendijk est membre du Parlement européen pour les Verts hollandais et le président de la délégation Turquie Parlement européen.
