La Turquie et l’Irak veulent relancer les réunions trilatérales – Turquie, Irak, États-Unis – pour lutter contre les rebelles kurdes de Turquie retranchés dans les montagnes du nord de l’Irak, a déclaré lundi 3 juilley 2006 le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari.
«Ce mécanisme à trois sera de nouveau opérationnel dans les plus brefs délais et plus de réunions seront organisées, accompagnés de nouvelles mesures», a-t-il dit lors d’une conférence de presse au terme d’une rencontre avec son homologue turc Abdullah Gül.
M. Zebari, en visite de travail à Ankara, n’a pas précisé ce que seraient ces mesures mais a assuré que son pays était déterminé à ne pas permettre de son sol des activités menaçant la sécurité d’un pays voisin, en l’occurrence celles des membres du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie).
«Il n’est pas possible de permettre de telles activités», a-t-il dit, sans dire comment le nouveau gouvernement irakien pensait déloger les milliers de rebelles du PKK réfugiés dans le nord du pays.
Il a admis que «ces gens se trouvent dans des zones qui ne pas entièrement sous contrôle» irakien ou américain.
La dernière rencontre turco-irako-américaine sur le PKK s’est tenue en janvier 2005 à Ankara.
Le gouvernement turc est depuis longtemps insatisfait devant la réticence desAméricains et des Irakiens à intervenir contre les bases du PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et l’Union européenne.
Ses militants ont recommencé à s’inflitrer en territoire turc après avoir renoncé, en juin 2004, au cessez-le-feu unilatéral qu’ils avaient décrété il y a cinq ans.
De source diplomatique turque, on a précisé que la Turquie a demandé à M. Zebari de faire le nécessaire pour l’extradition de dirigeants du PKK dont les noms avaient déjà été remis dans une liste aux autorités irakiennes.
Les deux parties ont en outre décidé d’ouvrir deux nouveaux postes-frontières d’ici à trois ans afin de décongestionner le seul actuellement existant.
Enfin la Turquie a proposé à l’Irak de former sa force policière à Diyarbakir (sud-est), ville située à quelque 300 km de la frontière irakienne, a-t-on ajouté de source turque.
Le Kurde Hoshyar Zebari, qui dirige sans interruption la diplomatie irakienne depuis septembre 2003, a rencontré à Ankara outre M. Gül, le président Ahmet Necdet Sezer et le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Il devait aussi inaugurer à Istanbul le consulat général d’Irak.