Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül s’en est violemment pris jeudi 19 juillet à l’Autriche pour n’avoir pas arrêté un cadre des rebelles kurdes de Turquie recherché par un mandat d’arrêt international et qui a pris la fuite après avoir été inculpé en France.
« C’est une très grosse erreur, c’est aberrant et inacceptable », a dit le ministre devant les caméras de télévision à Kayseri (centre), sa circonscription, où il se trouve en campagne électorale avant les législatives de dimanche.
Ali Riza Altun, considéré comme l’un des fondateurs et le « trésorier » du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), a été inculpé en février par un juge parisien pour des activités terroristes présumées et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la région parisienne.
Il a ensuite pris la fuite et gagné l’Irak au début de ce mois, selon les autorités turques.
M. Gül a expliqué que ce « terroriste » avait été interpellé en Autriche en possession d’un faux passeport mais remis en liberté avant de prendre aussitôt un vol à destination d’Erbil, ville du nord de l’Irak où le PKK dispose de bases arrières pour attaquer la Turquie.
« Il est inacceptable qu’un pays européen puisse faire une telle chose (…) c’est la dernière chose qu’un pays de l’Europe puisse faire », a dit M. Gül, qui a précisé qu’une note de protestation avait été remise mercredi à ce sujet à l’ambassadeur d’Autriche à Ankara.
Le ministre a déploré que l’attitude des autorités autrichiennes « sape les fondements de la lutte internationale contre le terrorisme ».
Ankara demandera à l’administration de Bagdad d’extrader Altun, a ajouté M. Gül.