Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi 18 janvier que la Turquie était prête à coopérer avec Israël sur un projet de gazoduc en Méditerranée orientale, marquant ainsi la volonté d’Ankara de renouer les liens avec ce pays.
« Notre ministre de l’Energie de l’époque, Berat Albayrak, était en pourparlers avec Israël pour acheminer le gaz (de la Méditerranée) vers l’Europe via la Turquie. Nous pouvons réaliser ceci maintenant », a affirmé le chef de l’Etat turc, en référence à un nouveau projet qui devrait acheminer le gaz de la Méditerranée orientale vers l’Europe. La Turquie s’était vivement opposée dans le passé à un projet similaire
aujourd’hui au point mort auquel Israël et son rival historique la Grèce
étaient associés. Intitulé EastMed, ce projet avait été soutenu par l’ancien président
américain Donald Trump.
Mais selon les médias israéliens et turcs, Washington aurait informé la
Grèce la semaine dernière ne plus soutenir le projet à cause des tensions que
celui-ci provoquait avec Ankara. « Je pense que les Etats-Unis se sont retirés après avoir fait des analyses financières et constaté qu’il n’y avait aucun bénéfice à en tirer », a estimé le chef de l’Etat turc.
Après le retrait des Etats-Unis, un nouveau projet de pipeline, qui
transiterait désormais par la Turquie, pourrait, selon M. Erdogan, voir le
jour. « Nous avons des pourparlers avec le président israélien (Isaac) Herzog. Il
pourrait visiter la Turquie. Le Premier ministre (Naftali) Bennett a aussi une
approche positive », a-t-il ajouté.
Ankara avait déjà annoncé en novembre dernier un rapprochement « progressif »
avec Israël et d’autres pays de la région. Les relations entre Ankara et Israël sont tendues depuis l’incident du Mavi Marmara en 2010, lorsque des forces israéliennes ont lancé un assaut meurtrier sur un navire turc tentant d’acheminer de l’aide à Gaza. Les deux pays avaient rappelé leurs ambassadeurs en 2018 après la mort de
manifestants palestiniens à Gaza.
Selon le président turc, la coopération entre les deux pays pourrait être
basée sur le principe de « gagnant-gagnant ». « En tant que politiciens, nous devrions pas être là pour se battre, mais pour la paix », a-t-il affirmé.
AFP